l’essentiel
Des images de lapins portant des cornes noires circulent aux États-Unis et affolent les réseaux sociaux. Présentés comme victimes d’un mystérieux « nouveau virus », ces animaux sont en réalité touchés par une maladie bien connue.
Un nouveau virus est-il en train de frapper la faune américaine ? Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes affirment que des lapins, des écureuils et des cerfs ont été aperçus recouvert d’étranges pustules noires.
American Virus not only harms #MAGA M0R0NS, but also hurt animals. Deer in New York, Pennsylvania, and Wisconsin have become “mutants” with flesh bubbles growing out of their faces, and diseased squirrels and Zombie Rabbits in Colorado look even more horrific. The US is SICK! pic.twitter.com/eAuhrLkMxw
— Kite? (@MayMayln) August 21, 2025
Au Colorado, ce sont surtout les clichés de lapins au visage déformé par de sombres excroissances semblables à des cornes qui ont frappé l’opinion. De quoi alimenter les théories les plus alarmistes : pour certains internautes, ces « lapins zombies » seraient la preuve de l’apparition d’un virus rare, voire totalement inédit.
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Une maladie découverte dans les années 30
Si un lapin avec des tentacules noirs a bien été vu à Fort Collins, à une centaine de kilomètres de Denver, la capitale du Colorado, aucun de ces lapins ne serait victime d’un agent pathogène nouveau, mais d’une maladie bien connue, rapport l’agence d’information Associated Press.
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À Fort Collins, dans le Colorado, des lapins ont été observés avec des excroissances en forme de corne et de tentacules dues au virus du papillome de Shope (SPV) pic.twitter.com/kv8FPojMBI
— 75 Secondes \ud83d\uddde\ufe0f (@75secondes) August 13, 2025
Selon les experts, il s’agit d’une maladie identifiée depuis près d’un siècle : le virus du papillome de Shope, isolé en 1931 par le virologue américain Richard E. Shope. Comme l’explique Esther van Praag, chercheuse spécialiste de la santé des lapins, auprès de France 24, ces virus « ne sont pas nouveaux » et ont même « inspiré depuis des siècles des récits de lièvres mythiques affublés de cornes, comme le Lepus cornutus décrit dans des manuscrits de la Renaissance », explique-t-elle.
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Un virus non transmissible aux autres animaux
Transmis par des insectes comme les tiques ou les puces, ce virus circule de façon endémique dans plusieurs régions des États-Unis. Il n’est donc pas exceptionnel de voir des lapins infectés, notamment en été, lorsque ces parasites sont plus actifs.
S’il peut donner aux animaux une apparence spectaculaire, le virus reste rarement mortel. Le danger survient surtout lorsque les excroissances deviennent trop volumineuses et gênent l’animal pour se nourrir. Dans la majorité des cas, le système immunitaire du lapin parvient à faire régresser naturellement les tumeurs. Et surtout, ce virus n’est pas transmissible à l’être humain. Néanmoins, les experts recommandent de ne pas toucher les lapins malades.