Un protocole a été signé entre l’État et Hérault Transport afin que les femmes victimes de violences conjugales puissent se déplacer gratuitement. Les difficultés de mobilité complexifient en effet leur situation.
« L’Hérault est précurseur en s’engageant pour la gratuité des transports en commun en cas de violences conjugales et hors situation d’urgence, où des dispositifs de prise en charge taxis existent localement », a communiqué le préfet ce mardi 26 août.
« Cette mesure a pour vocation de permettre aux femmes n’ayant pas de moyens de locomotion propres ou ne pouvant les utiliser, de bénéficier de l’accès aux droits et à l’accompagnement liés aux violences qu’elles subissent. »
« Par la présente convention, l’État, représenté par le préfet de l’Hérault, et Hérault Transport, définissent des engagements réciproques relatifs à la lutte contre les violences faites aux femmes en espace rural. La prise en compte du territoire permet une approche spécifique, car les difficultés de mobilité comme l’accès à l’information et la nécessité d’anonymat complexifient la détection et le départ du domicile conjugal. Une part importante de ces violences reste donc invisible et échappe aux dispositifs mis en place pour les réduire et les traiter. »
47 % des féminicides commis en zone rurale
« Les conséquences sont lourdes : en 2023, la Gendarmerie est intervenue 4 017 fois pour des situations de violences intrafamiliales dans le département et, en France, 47 % des féminicides sont commis en zone rurale alors que seules 32 % des femmes y résident. »
« La gravité et la complexité de ces violences nécessitent une action publique forte menée en étroite collaboration avec les acteurs du département et il est indispensable d’assurer un maillage territorial plus homogène. En effet, le désenclavement et la lutte contre l’isolement de par l’éloignement géographique constituent un enjeu majeur pour l’État, par une démarche de partenariat renforcé avec les institutions et acteurs locaux. »
« L’État et le Syndicat mixte Hérault Transport décident de collaborer en vue de faciliter le recours aux dispositifs de droits communs aux femmes victimes de violences conjugales quand elles sont contraintes par des difficultés de mobilité, pour appuyer leur parcours dans la perspective de l’arrêt des violences. Le réseau maille le territoire par plus de 1 800 points d’arrêt, qui sont autant de points d’accès au système de transport public. »
Sur attestation d’un accompagnement
« Les femmes vivant des situations de violences conjugales pourront ainsi accéder, par le biais des services prescripteurs, à un titre de dix transports gratuits et selon le besoin à la délivrance d’une carte d’abonnement de six mois. Cette disposition pourra faire l’objet d’un renouvellement. »
« Car seules 15 % des femmes porteraient plainte, ce dispositif n’est pas contraint par une obligation de justificatif de la situation mais sur attestation dans le cadre d’un accompagnement auprès des associations spécialisées et travailleurs sociaux des collectivités. »
« De plus, Hérault Transport sollicitera ses prestataires, sociétés de transport, en vue de leur demander d’intégrer au plan de formation de leurs conducteurs un module de sensibilisation aux situations d’accueil de femme en situation de fragilité, voire de danger. Hérault Transport contribuera à cette sensibilisation au moyen de la newsletter trimestrielle qu’elle adresse à ses prestataires. Le volontarisme du syndicat mixte démontre d’un engagement fort en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. »