Le prévenu comparaissait devant le tribunal correctionnel de Montpellier, ce lundi 25 août, pour violence avec l’usage d’un couteau lors d’un différend avec les deux autres occupants du logement.
La soirée avait mal tourné. Le 20 août dernier, une dispute éclatait entre trois hommes, dans un appartement à la Paillade, à Montpellier. Raison évoquée par l’un protagonistes, jugé lundi 25 août au tribunal correctionnel : un achat d’alcool et de cigarettes. Mais la justification semble floue. Les trois individus ont peu de souvenirs de cette nuit arrosée.
Le couteau, taché de sang, retrouvé dans la poubelle
Le prévenu est accusé d’avoir attaqué ses colocataires avec un couteau dont la lame mesure environ 20 centimètres, précise le président. L’une des victimes présentait une plaie au niveau de la main, avec deux tendons sectionnés. L’autre a subi plusieurs entailles au cou et à l’épaule.
Les policiers ont retrouvé le couteau, taché de sang, caché dans la poubelle avec de l’essuie-tout. Le prévenu, quant à lui, présentait des taches de sang dans le dos de son t-shirt lors de son interpellation.
À l’audience, le prévenu paraît confus. « Je n’ai pas utilisé de couteau », indique-t-il. Le président lui demande alors d’expliquer comment les deux autres colocataires se seraient blessés. « Ils se sont fait ça tout seul », répond-il, assisté par un interprète.
Sous OQTF depuis 2022
L’homme de 61 ans, originaire du Maroc, est arrivé en France il y a dix ans. En situation irrégulière, il aurait entamé les démarches mais « cela n’a servi à rien », précise-t-il. « Je ne cherche pas les ennuis », ajoute le prévenu, sous obligation de quitter le territoire français depuis janvier 2022.
Afin de garantir la sécurité des victimes, l’avocate de la partie civile demande l’interdiction pour le prévenu d’entrer en contact avec les colocataires et de paraître au domicile. L’avocate de la défense, elle, est revenue sur la confusion des témoignages des victimes : « Les deux individus disent qu’ils ne se souviennent de rien. Se fonder sur ces déclarations me semble léger ». La procureure de la République pour sa part requiert huit mois de prison, une interdiction du territoire français (ITF), ainsi que l’interdiction d’entrer en contact et de paraître au domicile des victimes.
Huit mois ferme
Après délibération, le tribunal a suivi les réquisitions de la procureure. L’homme de 61 ans écope d’une peine de huit mois d’emprisonnement ferme ainsi que d’une interdiction de porter une arme pendant cinq ans et une ITF pendant trois ans, à l’issue de son incarcération. Il lui est également interdit de paraître sur les lieux de la résidence et d’entrer en contact avec les victimes. Il devra verser une somme totale de 3 500 € aux deux parties civiles.