À la tête de Dipteratech depuis janvier, Lionel Benbassat imprime sa marque à l’entreprise de Cagnes-sur-Mer, connue pour son dispositif anti-moustiques BioBelt. Avec une levée de fonds soutenue par ses clients et une stratégie orientée vers l’hôtellerie haut de gamme et l’international, la société veut changer d’échelle.
Après plus de vingt ans dans la communication et le marketing, Lionel Benbassat a pris en janvier la direction générale de Dipteratech, entreprise cagnoise qui emploie 16 salariés et développe depuis 15 ans le dispositif BioBelt, un système breveté de ceintures de pièges qui recréent un périmètre invisible et sans moustiques. Associé historique de la société, il connaît ses fondamentaux : « BioBelt est commercialisé depuis une dizaine d’années, nous entrons désormais dans une phase d’accélération. Les fondateurs avaient besoin de passer le relais, et ce changement de gouvernance coïncide avec notre levée de fonds ».
« Avec BioBelt, nous entrons en phase d’accélération »
– Lionel Benbassat
BioBelt, mode d’emploi
La technologie phare de Dipteratech repose sur un principe breveté de mise en réseau de pièges. il repose sur un réseau de modules pièges installés autour de la zone à protéger. Ces modules émettent du dioxyde de carbone et des composés volatils imitant la présence humaine, ce qui attire les moustiques. Une fois attirés, les insectes sont aspirés et piégés dans un filet, où ils se déshydratent. Grâce à ce système en réseau, BioBelt crée une barrière invisible capable de protéger efficacement des espaces allant de petites propriétés jusqu’à plusieurs hectares, sans recours aux insecticides chimiques.
Une levée de fonds soutenue par les clients
Dipteratech a finalisé deux tranches de levée de fonds, en février puis en juillet, pour un montant cumulé de plus de 600.000 euros. Particularité notable : sept de ses propres clients ont investi au capital. « C’est une première pour nous. Le fait que nos clients deviennent actionnaires est un signe fort de confiance dans notre technologie et notre capacité à grandir », souligne Lionel Benbassat. Une troisième tranche est en préparation, avec un objectif d’un million d’euros levés d’ici la fin de l’année. Ces fonds doivent soutenir trois priorités : la recherche et développement, la structuration opérationnelle et le développement commercial, notamment à l’international.
Allée du domaine du Mas de Pierre protégée par BioBelt, totalement invisible. © François Ollivier
Un mix B2B / B2C
Aujourd’hui, Dipteratech compte deux typologies de clients. 80% d’entre eux sont des particuliers, principalement propriétaires de villas de prestige, et 20% sont des professionnels (hôteliers et restaurateurs). La stratégie vise désormais à rééquilibrer ce portefeuille : « Nous voulons accélérer sur le B2B, en particulier auprès des hôtels et des résidences de standing. Cette année, nous avons lancé une offre d’abonnement mensuel, sans investissement initial, qui séduit déjà de nombreux établissements », précise le dirigeant.
Si l’entreprise est déjà implantée dans plusieurs régions françaises ainsi qu’en Italie et à Ibiza, elle veut tout d’abord consolider ces zones avant de s’étendre en renforçant sa présence en Méditerranée et viser d’autres marchés européens. « L’international hors Europe est un objectif à l’horizon 2026-2027. »
En parallèle, l’entreprise poursuit un effort constant en R&D pour affiner les aspects techniques et entomologiques de la solution pour gagner en efficacité. « Nous travaillons sur des développements de software ainsi que sur des réflexions sur le design du piège », précise t-il.
Un contexte marqué par la prolifération du moustique tigre
Le déploiement de solutions comme BioBelt intervient dans un contexte sanitaire préoccupant. Le moustique tigre (Aedes albopictus), installé dans 81 départements français, poursuit sa progression. Selon Santé Publique France, l’été 2025 a déjà connu plusieurs épisodes de transmission locale de la dengue et du chikungunya dans le sud du pays. L’Organisation mondiale de la santé alerte également sur la diffusion rapide de ces maladies vectorielles en Europe. Cette prolifération est favorisée par la hausse des températures et l’allongement de la saison de reproduction. Dans les Alpes-Maritimes comme ailleurs, les autorités sanitaires recommandent de supprimer les eaux stagnantes et de renforcer les mesures de protection individuelles.
source Sante.gouv
Une saison 2026 déjà en préparation
La fin d’année 2025 sera consacrée à la préparation de la prochaine saison. L’objectif : intensifier les actions commerciales dès l’automne et multiplier les installations avant le printemps. « Le moustique est un sujet saisonnier. Pour être prêts dès le printemps, nous concentrons nos efforts sur l’arrière-saison afin d’anticiper les besoins des clients », souligne le directeur général.
Avec un positionnement haut de gamme assumé et une base d’investisseurs convaincus, Dipteratech espère franchir un cap décisif et s’imposer comme un acteur incontournable.