Il est le symbole de la progression russe dans la région de Dnipropetrovsk, mais aussi celui de la résistance de l’Ukraine. Vladyslav, soldat de la Garde nationale ukrainienne, est parvenu à rejoindre son armée après avoir été capturé et torturé par les soldats russes.
Le jeune soldat de 33 ans a livré ses confessions chargées d’émotions dans un reportage du média Suspilne diffusé sur YouTube. Incapable de parler à cause de ses blessures à la gorge, le militaire s’est contenté de raconter son histoire par écrit, soutenu par la présence de son frère.
« Les yeux crevés, les lèvres coupées… »
Selon ses quelques mots, « sa brigade a perdu le contrôle d’une position près de Pokrovsk » il y a quelques semaines. Appelé à l’aide pour aider ses camarades, il est tombé aux mains des Russes.
C’est là que le cauchemar va commencer. Avec lui, « les premiers hommes capturés, issus des services de renseignement, avaient les yeux crevés, les lèvres coupées, les organes masculins enlevés… »
Lui va être torturé plus rapidement avec une gorge presque entièrement tranché avant d’être « laissé pour mort », les mains attachées dans un fossé. Très affaibli, Vladyslav a trouvé la force de se libérer grâce à une « bouteille cassée qui lui a permis de couper la corde ».
Le soldat dit ensuite avoir « rampé pendant cinq jours » selon son propre décompte avant d’être récupéré le 18 août sur une position ukrainienne et d’être transféré dans un état critique dans un hôpital de la région. Il y a subi une opération chirurgicale sous les yeux ébahis du personnel, qui n’avait jamais soigné de telles blessures depuis le début de la guerre.
L’Ukraine reconnaît « l’entrée » des Russes
« Quand on vous tranche la gorge, quand quelqu’un saigne autant, les chances de survie sont minces, explique le médecin face caméra. Il a tenu bon jusqu’au bout, mais, vous savez, ce qui est différent, c’est qu’il était sûr jusqu’au bout que tout irait bien. »
Revendiquée depuis plusieurs jours par le Kremlin, l’entrée des soldats russes dans la région de Dnipropetrovsk a été reconnue par Kiev pour la première fois ce mardi. « Oui, ils sont entrés » dans ce territoire, où « les combats se poursuivent actuellement », a déclaré Viktor Tregoubov, le porte-parole des forces ukrainiennes pour cette zone.
Le groupement Dnipro de l’armée ukrainienne, chargé de cette zone, a assuré dans le même temps avoir « stoppé l’avancée des envahisseurs russes » peu après leur entrée dans la région de Dnipropetrovsk à partir de celle de Donetsk, plus à l’est.