l’essentiel
L’éventualité d’une dissolution de l’Assemblée nationale et d’élections législatives est prise en compte par les partis politiques déjà engagés dans les municipales. François Piquemal, candidat LFI à Toulouse et député, a décidé qu’il se présenterait aux deux scrutins.

En jouant son va-tout devant l’Assemblée nationale le 8 septembre, François Bayrou ouvre une nouvelle période d’instabilité politique qui se répercute, localement, sur la campagne des municipales de mars 2026. Après la chute vraisemblable du gouvernement, la dissolution n’est ni automatique ni certaine, la décision étant entre les mains d’Emmanuel Macron. Mais cette éventualité ne peut être écartée par les états-majors des partis politiques qui devront peut-être courir deux épreuves en même temps.

À Toulouse, la première conséquence concerne le candidat Insoumis au Capitole François Piquemal, également député. Et l’intéressé a déjà tranché : il se présentera aux deux élections. Et en cas de double victoire, il démissionnera du mandat de député pour laisser la place à sa suppléante, Victoria Scampa. Pour lui, se justifie-t-il, les deux combats n’en font qu’un : « Jean-Luc Moudenc a soutenu tous les gouvernements nommés par M. Macron. » Et il se réjouit même d’une « clarification politique nécessaire ».

« Je suis au service des Toulousains. Et je n’ai pas peur de leurs votes », assure le député LFI qui considère que la dissolution n’est pas forcément une hypothèse privilégiée, le président pouvant « maintenir le statu quo ». Avec sa formation, il va par ailleurs demander « la destitution » d’Emmanuel Macron pour obtenir une présidentielle anticipée.

Mais cette posture est déjà contestée au sein de la gauche par un éventuel partenaire sur une liste de premier tour, les Écologistes. Leur chef de file, Régis Godec, la juge «  illisible » et «  incohérente  » : « ce n’est pas le même combat  », lance-t-il.

Les partis « à couteaux tirés »

Autre conséquence en cas de législatives : la gauche repartira-t-elle unie sous la bannière Nouveau Front populaire ou les tensions actuelles vont-elles s’attiser ? Aujourd’hui, estime Maxime Le Texier, candidat pour Archipel Citoyen, «  les partis politiques sont à couteaux tirés  ». La dissolution, pour celui qui plaide en faveur d’une plus grande place de la société civile, est donc un danger pour une union de la gauche déjà compromise sur le terrain des municipales.

«  Cela renforce la nécessité de s’unir et nous mettra encore face à nos responsabilités  », pronostique Isabelle Hardy (Génération. s). « La dissolution plongerait le pays dans un abîme politique, économique et social  », affirme pour Place publique Hugo Sajhau. Mais si elle intervenait,  » nous travaillerions à l’union sans LFI ». Et Place publique a déjà «  un programme et des candidats  ».

Une campagne éclair ?

Au Parti socialiste, François Briançon juge qu’il est «  trop tôt  » pour envisager l’hypothèse législatives. Pour lui, les deux scrutins seraient difficilement compatibles : «  On ne peut pas mener une campagne des municipales au moment où le pays doit se prononcer sur une telle situation. ». Depuis le printemps, sans attendre, le PS, sous l’égide du n° 2, Pierre Jouvet, se prépare quoi qu’il en soit à une dissolution.

Du côté de la droite et du centre, le locataire du Capitole, en cas de législatives en octobre, voit une conséquence immédiate : un report de fait «  à novembre du début des campagnes municipales des équipes en lice  ». Pour Jean-Luc Moudenc, de toute façon, «  le débat électoral municipal ne bat véritablement son plein qu’au premier trimestre. »

Le maire-candidat prépare-t-il une campagne éclair ? Son objectif reste d’assurer aux Toulousains le plus longtemps possible «  que l’équipe municipale est au travail, tout autant que d’habitude, qu’il y ait ou non une dissolution ».