Par

Enzo Legros

Publié le

27 août 2025 à 17h16

Pendant que son fils et sa fille tentent de trouver un sweat à leur taille dans la salle polyvalente de l’Odyssée à Balma, mercredi 27 août, Fatma découvre, ravie, l’uniforme que porteront ses deux enfants à la rentrée 2025. Car dans cette commune voisine de Toulouse, la journée de cours se déroule avec le nom de son école sur le torse depuis maintenant un an. Dans le cadre d’une expérimentation nationale, Balma est la seule ville de Haute-Garonne à s’ être lancé le défi de la tenue unique dans deux de ses établissements. À l’aube d’une deuxième année de test, le maire Vincent Terrail-Novès et la municipalité ne le regrettent pas. Interrogée, la majorité des parents en gardent un très bon avis selon un sondage.

66 % des parents souhaitent la généralisation de l’uniforme

L’année dernière, certains parents ont habillé leurs enfants tous les matins de polos et sweats blancs décorés par le nom de l’école José Cabanis ou Saint-Exupéry, les deux concernées par l’expérimentation. Au total 360 élèves ont porté une tenue à l’effigie de leur école en 2024-2025, pour plus de 1 400 enfants scolarisés sur la commune en école élémentaire.

Environ 360 élèves vont porter l'uniforme à Balma à la rentrée 2025.
Environ 360 élèves vont porter l’uniforme à Balma à la rentrée 2025. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)

À l’heure du bilan, la mairie de Balma avoue qu’elle ne s’attendait pas à un tel succès. Selon un sondage réalisé à la fin de l’année scolaire, « 65 % des parents considèrent que l’uniforme a simplifié leur quotidien » et « 66 % se disent favorables à ce que l’uniforme soit généralisé dans toutes les écoles de France ».

Un quotidien simplifié

Qui dit une seule tenue dit aussi moins de temps à choisir les habits de son enfant le matin, et ça, 65 % des parents l’ont remarqué, selon le sondage. « La couleur blanche des vêtements pouvait apparaître comme une contrainte, en fin de compte, certains ont utilisé de la javel et il n’y a pas eu de problème », ajoute Agnès Boré, membre de l’Union nationale des associations autonomes de parents d’élèves et mère de famille à Balma.

L’unique point plus négatif mis en lumière par le sondage, et par 44 % des parents, est le choix de la mairie de ne pas inclure le pantalon dans le kit offert. « Je trouve ça vraiment dommage, car c’est compliqué de trouver un pantalon bleu marine, sans que ce soit un jogging, comme demandé », estime par exemple Fatma quelques jours avant la rentrée.

L'uniforme des écoles José Cabanis et Saint-Exupéry de Balma n'offre que des sweats et des polos, laissant la charge aux parents de trouver un pantalon
L’uniforme des écoles José Cabanis et Saint-Exupéry de Balma n’offre que des sweats et des polos, laissant la charge aux parents de trouver un pantalon « bleu marine ». (©Enzo Legros/Actu Toulouse)

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« Au début, nous souhaitions fournir le bas, mais les parents d’élèves nous ont demandé de ne pas le faire pour des questions de morphologie des enfants », explique le maire de Balma. Pour le reste, tous les signaux sont au vert pour cette deuxième année d’expérimentation.

Un réel impact sur l’attitude des enfants

En plus des bons avis des parents, la mise en place de l’uniforme, initiée par l’ex-premier ministre Gabriel Attal, a eu des effets positifs sur les enfants. « On a 61 % des parents qui estiment que l’uniforme a contribué à réduire les inégalités entre les enfants, ce qui est assez considérable », se réjouit le premier édile Vincent Terrail-Novès, présent à la distribution des kits mercredi 27 août avec sa première adjointe, Sophie Lamant.

Pour 75 % des 170 pères et mères interrogés, la tenue unique a même « renforcé le sentiment d’appartenance à l’école ». « On a des gens qui disent que ça responsabilise les enfants à prendre soin de son uniforme qui doit faire toute l’année », relève également le maire. « Ça responsabilise les enfants sur le respect des vêtements », confirme Agnès Boré.

Un investissement de 140 euros par élève

Le dispositif est financé selon un système « 50-50 », la moitié prise en charge par la Ville de Balma et la seconde par l’État. Sur les deux ans, 120 000 euros auront été investis dans la mise en place de l’uniforme dans les deux écoles.

Aujourd’hui, la municipalité ne peut pas se positionner pour l’année prochaine. « On verra les retours de cette expérience, si c’est globalement positif, on réfléchira à comment on peut le généraliser », annonce quand même Vincent Terrail-Novès. Cette année, le kit offert contient 4 sweats, 4 polos manches longues et 5 polos manches courtes, un équipement qui coûte 140 euros pour chaque élève à la commune et à l’État.

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