• Au cours des dernières décennies, la qualité de l’air s’est largement améliorée à Paris, selon une étude publiée ce mercredi par Airparif.
  • Trois facteurs expliquent cette amélioration selon l’association : la modernisation du parc roulant, la diminution du trafic routier, et la réduction des sources de pollution autres que le trafic.
  • Malgré ces progrès, la qualité de l’air reste un enjeu majeur pour la santé, pointe-t-elle.

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Initiatives environnementales

Un bol d’air frais pour l’Ile-de-France. Selon une étude publiée par Airparif mercredi 27 août, la qualité de l’air s’est « largement améliorée » en vingt ans dans toute la région, avec des niveaux de pollution divisés par deux. 

En partenariat avec la Ville de Paris, l’association a évalué l’efficacité des politiques publiques environnementales. Les résultats montrent qu’elles ont conduit à une baisse des niveaux de pollution auxquels sont exposés les Parisiens, de 40% en moyenne pour le dioxyde d’azote (NO₂) et de 28% pour les particules fines (PM2.5). Les émissions de dioxyde de carbone, dues au trafic routier, ont, elles, baissé de 35%.

Voitures neuves et électriques, diminution du trafic routier…

Ainsi, entre 2012 et 2022, les concentrations des polluants de l’air les plus nocifs pour la santé humaine – le dioxyde d’azote et les particules fines – ont baissé de 40% pour le premier et 28% pour le second : « Cette baisse est majoritairement liée au renouvellement du parc de véhicules avec à la fois la présence de véhicules plus récents, et donc moins polluants, et l’introduction de véhicules électriques », détaille Airparif. 

À la modernisation du parc roulant, s’ajoute la réduction du trafic routier, avec « le développement des mobilités douces, des transports en commun », des « restrictions de circulation sur certains axes » et des « politiques de stationnement », ajoute l’association.

Les 10% d’habitants les plus exposés ont connu une amélioration de la qualité de l’air plus importante que la moyenne des Parisiens

Airparif

Les politiques publiques menées pour diminuer les émissions des autres secteurs (industrie, chauffage résidentiel et tertiaire, production d’énergie…) ont également contribué à cette amélioration. Cette étude met aussi en avant l’amélioration de la qualité de l’air pour les habitants des zones les plus polluées, voisins des grands axes routiers parisiens. En effet, « les 10% d’habitants les plus exposés ont connu une amélioration de la qualité de l’air plus importante que la moyenne des Parisiens », avec des niveaux moyens qui ont baissé de 45% en dioxyde d’azote, et de 31% en particules fines sur cette période. 

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Au-delà des polluants atmosphériques, les émissions de dioxyde de carbone (CO2), en grande partie responsables du réchauffement climatique, ont diminué de 35 % entre 2012 et 2022. Cette baisse est majoritairement liée « à la réduction du trafic qui en explique les trois quarts, tandis que la modernisation du parc de véhicules y contribue pour un quart », pointe Airparif.

Si la situation s’est nettement améliorée, « avec un gain sanitaire, notamment en termes d’espérance de vie et de maladies chroniques », l’association souligne l’enjeu majeur de la qualité de l’air au regard de la santé. Selon l’Observatoire régional de santé d’Île-de-France, sur la base des données d’Airparif, la pollution de l’air est responsable de 7.900 décès prématurés chaque année dans la région, soit une perte d’espérance de vie de près de 10 mois, et 11% de la mortalité totale de l’Île-de-France. 

Ambre BERTOCCHI