Lors de la pause estivale, la Formule 1 a rassemblé sept légendes intemporelles : Mika Hakkinen, Jacques Villeneuve, Emerson Fittipaldi, Nigel Mansell, Mario Andretti, Alain Prost et Sir Jackie Stewart, pour évoquer ce qui fait un champion du monde.
Au cours d’une rare interview de groupe, ces icônes ont échangé sur divers sujets allant de la sécurité et de l’innovation design jusqu’à la grève des pilotes de 1982. Leur discussion la plus percutante a sans doute porté sur la manière de devenir le meilleur, un objectif qu’ils ont tous atteint au moins une fois. Le respect de la course, le calme sous pression et le travail acharné ont ainsi été considérés comme essentiels pour le succès.
Cependant, c’est Fittipaldi qui a offert l’analyse la plus incisive, affirmant que la constance, accompagnée d’une robustesse à toute épreuve dans les duels, était le véritable marqueur d’un champion.
Fittipaldi a déclaré : « Dans tout sport international de haut niveau comme la Formule 1, il faut avoir la force mentale pour travailler sous pression. Lorsque le week-end ne se passe pas comme prévu, il faut revenir plus fort et faire preuve de constance tout au long de l’année. »
« À mon époque, la qualité était mise à l’épreuve lors des duels », a-t-il ajouté.
« C’est vrai », a corroboré Andretti. « On peut être en contact, mais pas de manière excessive. Avec le temps, on finit par reconnaître celui en qui on ne peut pas avoir confiance. Pour les grands talents, à mon avis, il est rare de voir cela. Pour moi, c’est là qu’on respecte la concurrence. »
Les légendes de la Formule 1 saluent les progrès en matière de sécurité
Toujours en gentleman, Hakkinen a félicité des figures comme Stewart, Andretti et Fittipaldi pour avoir concouru à une époque où la Formule 1 était particulièrement dangereuse. Fittipaldi a convenu que c’était une période délicate, mentionnant qu’une saison avait statistiquement un risque de 1 sur 3 pour qu’un pilote perde la vie.
Il a également mis en avant le travail de Stewart avec la GPDA pour améliorer la sécurité au fil des ans. Prost a soumis que bon nombre des changements sont également venus suite à des incidents majeurs, comme l’introduction d’une direction plus stricte, d’ambulances et d’installations médicales sur le circuit.
Le Français a également reconnu l’arrivée des grands fabricants, incitant ainsi à un changement nécessaire — un point sur lequel Andretti a rebondi, affirmant que la F1 « n’aurait pas survécu » à l’ère moderne avec les niveaux de danger précédents. Comme on pouvait s’y attendre, Prost et Mansell ont rendu hommage à Ayrton Senna et Roland Ratzenberger, dont les décès ont « modifié la philosophie » du sport.
Dans un récit poign ant d’un accident majeur à Spa, Stewart a partagé avec ses compagnons légendaires l’épreuve où il s’est retrouvé piégé sous sa voiture, à une époque où il n’y avait pas de commissaires. Heureusement, deux autres pilotes s’étaient écrasés au même virage et ont accouru pour lui sauver la vie. Il a également évoqué des anecdotes cocasses qui ont déclenché quelques rires, dont une concernant un traitement médical un peu particulier qu’il a connu !
Andretti, Villeneuve et Fittipaldi évoquent leurs héros
En tant que légendes à part entière, il est difficile d’imaginer ces champions ayant eu des héros de la course. Pourtant, Andretti a partagé son admiration pour le sport automobile italien, en particulier pour des pilotes renommés tels qu’Alberto Ascari et Juan Manuel Fangio.
Étonnamment, Fittipaldi a mis en lumière l’influence des pilotes britanniques sur sa passion naissante pour la F1, citant Bruce McLaren, Jim Clark, Graham Hill et Jackie Stewart. En tant que plus jeune du groupe, Villeneuve a aussi eu des mots touchants pour les champions présents, mais a précisé que son père était toujours son héros numéro un.
Villeneuve a déclaré : « C’est un peu différent pour moi, car mon père était mon héros quand j’étais enfant. La première fois que je suis entré dans un paddock de F1, il y avait Mario et Emerson. J’avais mon petit costume de course à moi. J’adorais me balader et demander des autographes. C’était quelque chose de spécial. »
« Mais quand j’étais assez vieux pour vraiment comprendre la course, il y avait deux extrêmes — Alain et Nigel », a-t-il ajouté. « Vous représentiez chacun un bout de l’épée à imiter. D’un côté, il y avait le travail pour tirer le meilleur du réglage, et de l’autre, le dépassement en extérieur ! »
Le Canadien a même eu l’occasion de courir contre trois de ses pairs durant sa première saison en IndyCar — Mansell, Andretti et Fittipaldi. Pas mal pour un rookie de 22 ans !
Stewart loue les ingénieurs, Andretti le travail acharné
Sur la question des ingrédients d’un grand champion, tous semblaient d’accord sur un point : entourer d’une bonne équipe est essentiel. Villeneuve a évoqué une « chimie » avec son équipe ; Stewart a souligné qu’à son époque, les ingénieurs assuraient la constance et la survie.
Toujours passionné par la F1, Andretti a ajouté que les pilotes devaient avoir une « passion, un amour, et la capacité de réfléchir à des choses presque impossibles ». Il a expliqué que c’était nécessaire pour rivaliser avec des pilotes talentueux par un travail acharné — ou, comme il l’a formulé, « Vous admirez toutes les personnes autour de vous à cause de ce qu’elles ont accompli. Comment puis-je faire la même chose, voire mieux ? »
« Nous avions tous un lien avec les ingénieurs et l’équipe, pour les motiver. C’est quelque chose de difficile à expliquer », a convenu Prost. À un moment ou un autre, tous les grands champions de la F1 établissent ce lien — des figures comme Schumacher chez Ferrari représentent l’exemple parfait. En plus du travail acharné, du talent, et de la force mentale, il est clair que nos légendes s’accordent à dire que le travail d’équipe est déterminant.
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Dans l’univers du sport automobile, les défis sont aussi techniques que psychologiques. Le parcours vers le titre est jalonné d’obstacles qui vont bien au-delà de la simple vitesse. Cette réflexion soulève des questions sur l’évolution continue de la sécurité et le goût du risque dans la compétition. Les stratégies adoptées aujourd’hui resteront-elles suffisantes pour faire face aux évolutions futures de ce domaine passionnant ?