Publié27. août 2025, 21:59

Argentine: Scandale de corruption autour d’un pilote de Formule 1

Franco Colapinto (Alpine) fait les gros titres dans son pays. En 2023, il était le seul des 38 partenaires contractuels de l’État argentin à avoir reçu ses paiements.

Chris GeigerFranco Colapinto fait la Une des journaux en Argentine.

Franco Colapinto fait la Une des journaux en Argentine.

IMAGO/NurPhoto

À 22 ans, Franco Colapinto n’est pas encore parvenu à claquer un «gros» résultat en Formule 1. Début août, le jeune pilote de l’écurie Alpine s’est même retrouvé à l’hôpital après un accident lors de tests de pneus Pirelli en Hongrie. Et comme si cela ne suffisait pas, l’Argentin fait désormais les gros titres dans son pays.

Les médias argentins rapportent, en effet, que Franco Colapinto est impliqué dans un scandale de corruption mêlant le gouvernement. L’affaire remonte à 2023, lorsque le pilote représentait la «marque» argentine dans le monde du sport automobile dans le cadre d’un contrat de sponsoring. Il disposait alors d’un budget d’environ 375’000 francs suisses pour la saison de Formule 3, via sa société de gestion Bullet Sports Management.

«Irrégularités administratives»

Lorsque le président Javier Milei a imposé une politique d’austérité l’année suivante, le secrétaire au Tourisme et aux Sports, Daniel Scioli, a alors été contraint de suspendre tous les paiements versés aux 38 partenaires contractuels de l’institut national du tourisme «Inprotur». Les secteurs de la publicité, du sponsoring et des prestations de services ont ainsi été gelés afin d’examiner d’éventuelles irrégularités.

Le problème autour de Franco Colapinto? Tous les partenaires contractuels sont repartis les mains vides… à l’exception du pilote, qui a reçu son argent. Selon les médias argentins, la banque centrale a autorisé un paiement spécial, contournant les restrictions sur les devises étrangères.

Franco Colapinto a remplacé Jack Doohan en début de saison chez Alpine.

Franco Colapinto a remplacé Jack Doohan en début de saison chez Alpine.

IMAGO/Marco Canoniero

La raison invoquée: le gouvernement ne souhaitait pas contrarier le seul Argentin aspirant alors à la catégorie reine du sport automobile et souhaitait garder le natif de Pilar comme symbole national sur le plan sportif. Chargé de l’affaire, le juge Daniel Rafecas a, depuis, précisé qu’il n’y avait pas eu d’actes punissables, reconnaissant toutefois des «irrégularités administratives».

Malgré le scandale, Franco Colapinto sera présent ce week-end à Zandvoort pour disputer le Grand Prix des Pays-Bas. Avec l’espoir de faire, cette fois-ci, la Une des journaux sportifs.