Plusieurs heures après la fouille de leur cellule, deux codétenus ont signalé la détérioration rapide de l’état de santé de leur camarade, encore hospitalisé à ce jour.
C’est ce qu’il s’appelle une prise de risque inconsidérée. Le 15 août dernier, un détenu du centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses a été hospitalisé après avoir ingéré des stupéfiants alors qu’il allait subir une fouille, a indiqué le procureur de la République de Toulouse au Figaro. Au cours de la fouille de sa cellule, qu’il partage avec deux autres détenus, les agents pénitentiaires ont découvert un téléphone portable, un sachet de cinq seringues ainsi que 96 grammes de résine de cannabis et plusieurs câbles de chargement de téléphone cachés dans des trappes d’aération.
Quelques heures plus tard, les deux codétenus ont signalé au poste de contrôle que leur compagnon de cellule était victime d’une crise de convulsion. Il était alors plus de minuit lorsque les secours sont arrivés sur place et l’ont pris en charge. Au bout d’une heure, les soignants ont constaté que leur patient faisait un arrêt cardio-respiratoire et ont procédé à un massage cardiaque lui sauvant la vie. Transporté au CHU de Rangueil, il a été admis en réanimation avec un pronostic vital engagé.
La compagne du détenu auditionnée
Une première enquête en «recherche des causes de blessures graves» a été ouverte par le parquet de Toulouse. Enquête rapidement étendue aux chefs de «cession et détention de stupéfiants, introduction d’objet illicite en maison d’arrêt, et blessures involontaires» après le témoignage de la mère de la victime, qui indiquait que son fils avait ingéré de la drogue. Une hypothèse déjà émise par les services hospitaliers.
Lors de leurs auditions, les surveillants pénitentiaires ont assuré qu’il n’avait pas vu le détenu avalé quoi que ce soit lors de la fouille tandis qu’un des codétenus a affirmé que l’intéressé était allé aux toilettes pour tenter de se faire vomir. Entendue, sa compagne a confirmé la thèse des soignants, indiquant que son conjoint lui avait avoué avoir avalé «un truc» pendant la fouille pour ne pas compromettre l’aménagement de sa peine.
Le parquet de Toulouse indique attendre les analyses toxicologiques du détenu, qui permettront de faire toute la lumière sur cette affaire. Ce mercredi, ce dernier était toujours hospitalisé et son pronostic vital toujours engagé, près de deux semaines après l’incident.