Le Premier ministre s’est livré à un exercice d’équilibriste mercredi soir à propos du budget 2026, pour tenter de convaincre les oppositions de ne pas renverser le gouvernement lors du vote de confiance le 8 septembre à l’Assemblée. Sa prestation a provoqué de vives réactions politiques.
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Publié le 27/08/2025 22:13
Temps de lecture : 4min
François Bayrou, Premier ministre, le 27 août 2025 sur TF1. (XAVIER GALIANA / AFP)
C’était une prestation scrutée avant tout par les oppositions. François Bayrou était l’invité du journal de 20 heures sur TF1, mercredi 27 août. Le Premier ministre s’est dit ouvert à « toutes les négociations nécessaires » sur le budget 2026 à condition « qu’on s’entende sur l’importance de l’effort ». Il doit consulter les différents chefs de parti lundi à Matignon, avant d’engager la responsabilité de son gouvernement lors d’un vote de confiance, le 8 septembre, à l’Assemblée nationale. Sa prestation n’a pas manqué de faire réagir les différents partis.
« Bayrou, confus embrouille chiffres et arguments. Il effraye et ment, tacle sur X Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de La France insoumise. Discours populiste anti parti. Et lui ? Il a voté mille milliards de dette supplémentaire. Irréel, comme tout en macronie. Le fusible de Macron est grillé. Le 8 on chasse Bayrou, le 10 on bloque Macron ! »
Eric Coquerel, le président (LFI) de la commission des finances à l’Assemblée nationale, assure que le 8 septembre François Bayrou « va sauter ». D’ici à cette date, il souhaite que le Premier ministre « arrête ce feuilleton de catastrophisme […] qui peut susciter encore plus de chaos ». Interrogé sur les consultations à Matignon lundi, Eric Coquerel affirme ne pas en avoir parlé avec son parti mais pense qu’il n’y a « rien à négocier ». Le député explique ne pas partager le constat fait par François Bayrou « qui laisse penser que la dette est l’alpha et l’oméga de tout critère de santé économique ». Pour Eric Coquerel, la question de la dette « est problématique à partir du moment où elle sert à financer des cadeaux fiscaux aux plus riches et non pas à investir dans l’industrie ou l’économie ou la transition écologique ».
« Plus François Bayrou parle et plus il radicalise les groupes d’opposition dans le fait de voter contre le vote de confiance. »
Eric Coquerel, député et président (LFI) de la commission des finances à l’Assemblée
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« ‘T’en fais pas Simone’, Bayrou traite avec désinvolture un sujet qui mériterait de se hisser à la hauteur de l’enjeu. Personne ne conteste le niveau de la dette dont il est, avec Emmanuel Macron, comptable après 8 années au pouvoir, cingle sur X Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS. Ce que nous contestons c’est la punition infligée aux travailleurs, aux malades, aux retraités, aux demandeurs d’emploi, aux jeunes. Nous présenterons cette semaine un autre chemin pour rompre avec cette logique qui conduit le pays à la misère et à la récession. »
« Je suis très choquée par les propos de François Bayrou, commente sur X Marine Tondelier. Avec sa fable de coque percée et de bateau qui prend l’eau, il fait mine d’oublier que le capitaine et l’équipage sont macronistes depuis 8 ans, fustige la secrétaire nationale des Ecologistes. Et ils ont, ensemble, fait passer le déficit de 2 000 à 3 000 milliards d’euros. Pour aujourd’hui en appeler à notre responsabilité ? »
« Monsieur le Premier ministre, vous dites ne pas aimer la ruse… Pour ma part, je n’aime pas le mensonge, a réagi sur le même réseau social Marine Le Pen. Contrairement à ce que vous avez affirmé devant des millions de Français au 20h de TF1, le Rassemblement national n’était pas ‘en vacances’. Tout le monde peut vérifier que je vous ai bien écrit une lettre précise et détaillée sur vos propositions budgétaires, lettre restée sans réponse ». La présidente du groupe RN à l’Assemblée rappelle que « le gouvernement a d’ailleurs échangé avec le RN pour éviter la publication du décret sur la politique énergétique ».
Jordan Bardella a estimé sur X que « l’inflexibilité affichée ce soir par le Premier ministre sur nos lignes rouges nous conforte dans notre choix de voter contre la confiance au gouvernement le 8 septembre. Le RN répond toujours positivement à une invitation à dialoguer, même vaine et extrêmement tardive. Nous nous rendrons donc à Matignon avec Marine Le Pen la semaine prochaine, sans aucune illusion, poursuit le président du RN. Le retour aux urnes, par la dissolution ou la démission, demeure l’unique solution pour sortir de l’impasse politique et redonner un cap au pays. »