“La belle vie française”, “la joie de vivre”… Des expressions (en français dans le texte) qui reflètent les clichés qu’ont nombre d’étrangers de la vie dans l’Hexagone et dont cet article du Daily Telegraph est parsemé. Le quotidien britannique donne la parole à des expatriés qui ont traversé la Manche pour vivre ce qu’ils pensaient être leur meilleure vie, loin de la grisaille londonienne.
Le journal eurosceptique commence avec Andrew et Carolin. La soixantaine bien mise, ils ont un amour débordant pour leur voisin, et “après avoir visité 250 propriétés”, ils tombent sur une ruine, autrefois faisanderie au XVIIIe siècle.
Ils retapent de fond en comble la demeure “avec des trous au plafond, des chauves-souris partout, sans chauffage”. Carolin attendrit le lecteur lorsqu’elle se rappelle “regarder Downtown Abbey dans le noir, grelottant et pensant : c’est ça, la vie !” Trois ans plus tard, mission accomplie, le couple en a fait un lieu de réception de 32 chambres sur 80 hectares. Une paille. Jusqu’à ce que le perfide Trésor public français ne vienne s’en mêler.
Impôt post-Brexit
Obligés de vendre leur appartement londonien en raison du Covid-19, les Lewis découvrent les joies de la fiscalité française. “En tant que nouveaux résidents fiscaux français après le Brexit, ils ont été soumis à l’impôt sur les plus-values au Royaume-Uni, car il ne s’agissait pas de leur résidence principale, puis à nouveau en France, sans abattement ni réduction progressive”, note dans une ironie grinçante le quotidien conservateur, qui redonne la parole à Andrew :
“En plus du gouffre financier que nous essayions encore de rendre viable, cela nous a vraiment pris au dépourvu.”
Si Carolin et Andrew ont fini par faire de leur faisanderie une affaire rentable et vivent leur vie de châtelain dans le Gard, Ann et Chris, tous deux francophones, ont fini par refaire leurs valises après une dizaine d’années passées dans l’Aude “où l’été est insupportable et les hivers sont glacés”.
Ils ont également peu goûté le manque d’hospitalité des Français. Si le couple s’intéresse à la vie locale en participant aux fêtes de village ou en s’investissant dans le club de sport local, “se faire des amis français a été assez dur. Ils ne sont pas inamicaux, ils évoluent juste dans des sphères très privées. Il nous a fallu cinq ans pour que nos voisins nous invitent, bien que nous-mêmes ayons passé notre temps à les inviter.”
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