Au-delà d’avoir fixé les thèmes d’évolution et de consolidation comme le cap majeur de l’intersaison, il explique en quoi la recherche de régularité pour son équipe passera par une exigence au quotidien.
Après six mois de mission commando, vous allez attaquer votre première « vraie » saison à la tête du Lou. Quelle sera votre ligne directrice ?
On va bâtir sur deux thèmes : évolution et consolidation. Comme le répète souvent Marc-Antoine Ginon, le Lou est un club qui est toujours en mouvement, en perpétuelle évolution. Il a été fondé en 1896 et surtout, cette saison, nous allons fêter les 100 ans de Gerland. Ça n’est évidemment pas neutre. Par rapport au groupe (GL Events) qui porte le club, on est aussi en pleine phase d’évolution et de la consolidation, ainsi qu’au niveau du staff avec lequel nous avons repris dès le 14 juillet. Là encore on peut parler de consolidation puisqu’on va porter une grosse attention sur l’unité du staff, qui a aussi évolué durant cette intersaison.
Justement : pourquoi avoir fait évoluer ce staff en écartant Arnaud Héguy, alors que cela n’était à l’origine pas prévu ?
Parce qu’on fait un bilan de la saison, de la performance, parce qu’une fois qu’on a eu l’ambition, il faut la performance. J’ai fait évoluer le staff, j’en assume la responsabilité puisque sur les prochaines années, ça sera la mienne. L’évolution, au niveau du staff, c’est qu’on va rechercher de la transversalité, avec des entraîneurs qui vont intervenir dans plusieurs catégories.
Comment va fonctionner votre staff ?
En ce qui me concerne, je serai le manager mais aussi entraîneur puisque je vais reprendre le secteur de la touche, qui reste mon domaine de prédilection, tout en ayant mon mot à dire en tant qu’entraîneur principal sur l’attaque et la défense. Sur l’attaque, AB Zondagh restera le responsable. Il vient de valider son DES, ce qui est important dans son développement personnel, et on risque de le prolonger très vite.
Quid de l’arrivée de George Smith ?
Quand je parle d’évolution dans la stabilité, on est en plein dedans, car George était ici avec moi quand j’étais joueur en 2014-2015. C’était déjà quelqu’un qui entraînait les jeunes après chaque entraînement sur les collisions. Il sera à plein temps sur les pros et a signé jusqu’en 2027. J’ajoute qu’en termes de crédibilité sur le marché international des transferts, sa présence est très rassurante.
Vous parliez de transversalité… En quoi cela consistera-t-il ?
Nos autres profils au sein du staff auront ce côté transversal. Parmi les évolutions de la saison prochaine, le mardi sera jour d’entraînement où nous mélangerons les espoirs et les pros. J’ai voulu faire évoluer la mission de Julien Puricelli. Il passera cette année un diplôme de préparateur mental et m’aidera sur tout ce qui est accompagnement des capitaines, avec une volonté d’avoir des capitaines formés au club. Il va aussi travailler techniquement la touche avec notre centre de formation pour que les joueurs, quand ils arrivent avec les pros, soient déjà formatés. Dernier point, il suivra nos joueurs prêtés, afin de conserver une vraie relation avec eux. Lui aussi a prolongé jusqu’en 2027. Au sujet du jeu au pied, Lionel Beauxis apportait déjà ses compétences avec les espoirs et remplacera Yannick Osmond, tout en passant son DES. Et enfin, il y a Emmanuel Maignien qui nous rejoint pour entraîner la mêlée, qui interviendra sur les pros et les jeunes du lundi au mercredi. Notre volonté, c’était de réduire aussi le nombre de coachs dédiés aux pros. Pour apporter un peu de variété, on préférera faire venir des intervenants extérieurs.
Votre effectif a peu évolué cet été. Vous pensez-vous suffisamment armé pour atteindre votre objectif du top 6 ?
L’effectif qu’on a est de qualité. On a été en capacité la saison dernière de remonter de la 13e à la 5e place, ça veut dire qu’on a les moyens de batailler. Mais le plus important, au-delà des moyens, ça sera notre régularité, qui est liée à la profondeur d’effectif. C’est aussi le constat qu’on a fait cette saison. On n’a peut-être pas les équipes pour jouer toutes les compétitions à 100 %. En revanche, on a l’effectif pour développer nos jeunes et nos joueurs pour jouer le Top 14, avec l’obsession d’aller chercher quelque chose cette saison, tout en respectant évidemment le Challenge européen.
Restez-vous à l’affût d’opportunités ?
Tous les staffs sont en permanence à l’affût d’opportunités. On peut toujours faire évoluer si on respecte les moyens financiers. On regarde tout le temps, on en anticipe tout le temps. Pour pouvoir évoluer, il faut toujours avoir la capacité d’anticiper, de préparer l’avenir.
Vous parliez de régularité. Mais comment cela se travaille-t-il au quotidien ?
On a commencé à faire un panorama des principes de vie qui vont nous accompagner sur toute la saison. La régularité, c’est un tout : sur nos moments conviviaux, nos moments de vie, notre rugby… Avoir une conquête constante, une défense beaucoup plus hermétique, ne plus avoir de match où on est capable de mettre vingt points en première mi-temps et aucun en seconde… Ne pas s’endormir, être toujours dans l’action d’après, ça ne demande pas de talent. Entrer et sortir du terrain en courant, avoir la fierté de représenter sa famille, ses supporters, ses dirigeants, ça ne demande pas de talent. Et cette attitude qu’on va demander aux joueurs sera au cœur de notre projet.