Directeur sportif du MHR entre février 2020 et novembre 2023, Philippe Saint-André (58 ans) est de retour « dans le business ». Il est aujourd’hui à la tête de Provence Rugby, club ambitieux de Pro D2.

Vous avez été directeur sportif au MHR (février 2020-novembre 2023). Quel est votre rôle exact à Provence Rugby ?

Pareil qu’à Montpellier, mais je suis un peu plus sur le terrain. Je me suis occupé du recrutement, faisant signer des joueurs intéressants, comme Pierre Lucas du MHR.

Je découvre ce club avec beaucoup de passion mais aussi beaucoup d’humilité. Je ne connais pas la deuxième division. On est des outsiders ambitieux. Vannes a un très bel effectif, a récupéré Anthony Bouthier et veut remonter tout de suite. Grenoble domine la D2, Brive a un gros budget, Colomiers, Béziers etc.

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Comment l’opportunité d’officier dans ce club s’est présentée ?

J’ai pris deux années sabbatiques. J’ai pu recharger les accus, bosser un peu chez RMC, réaliser beaucoup d’interventions en entreprise. Là, Denis Philipon (président du club) tapait à la porte depuis mal d’années. C’est à 40 minutes de chez moi, c’est un club qui structure bien, qui a de l’ambition.

L’objectif, est-il de monter en Top 14 ?

A court et moyen terme, c’est l’objectif. On a des infrastructures de très haut niveau. Ça reste un club jeune, qui n’a pas d’histoire. L’année dernière, c’était la première fois que Provence gagnait un match de phases finales en dominant Soyaux-Angoulême en barrages. Cette expérience s’acquiert.

« J’ai encore la chance de vivre de ma passion »

Quelles sont vos premières impressions ?

Je suis très content, je prends du plaisir, je retrouve le terrain, ça me rajeunit un peu. Les joueurs sont demandeurs, déterminés, ont vraiment envie de s’améliorer, de progresser.

Toutes les planètes étaient alignées pour que je m’engage ici.

Après l’aventure montpelliéraine, avez-vous songé à définitivement raccrocher ?

Je m’étais dit que j’allais m’arrêter pendant au moins un an et demi, voire deux ans. À Montpellier, j’y ai passé quatre années, je me suis régalé, avec en plus deux titres à la clé (Challenge en 2021, Top 14 en 2022). Je manquais sûrement un peu d’énergie sur la fin. Je faisais beaucoup d’allers-retours parce que je dormais deux nuits par semaine à l’hôtel, sinon je rentrais chez moi, près de Toulon. Quand je faisais les team run à Montpellier, je faisais 5h de route pour 1h30 de travail. Là, je ne fais qu’1h20.

Au MHR, j’ai pris beaucoup de plaisir. Le président Mohed Altrad m’a ouvert la porte. Je ne peux que le remercier de m’avoir relancé dans le business. J’ai encore plein d’amis là-bas, de bonnes relations, que ce soit dans le staff, le back-office ou avec les joueurs.


Que vous a-t-on dit sur ce championnat de Pro D2, réputé très dur ?

Depuis un an, je suis tous les matches. Il n’y a pas la Coupe d’Europe, mais c’est un championnat qui est long. Ça fonctionne par bloc, avec des plages de régénération et quinze jours à Noël.

Le Top 14 est un mangeur d’hommes. Je vais découvrir ce championnat, l’arbitrage, des stades différents. Je ne suis jamais allé à Angoulême, je vais aller voir Alex Ruiz (manager de Soyaux-Angoulême et ancien entraîneur adjoint de PSA au MHR). J’ai encore la chance de vivre de ma passion.

Managez-vous différemment par rapport à Montpellier ?

On entraîne les joueurs sur des standards de Top 14, que ce soit dans l’intensité, dans les mètres parcourus durant la semaine. L’organisation que j’avais mise en place à Montpellier, je l’installe ici. Pour l’instant, les joueurs réagissent bien. Mais on commencera à être noté à partir de la première journée.