C’était une inauguration attendue. Ce mercredi 27 août, Jean-Pierre Savignac, le maire Horizons de Cesson-Sévigné, a inauguré l’Hôtel des polices sur le mail Bourgchevreuil, près de la mairie. À ses côtés : François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur et d’Amaury de Saint-Quentin, préfet d’Ille-et-Vilaine et de Bretagne. Repoussée à plusieurs reprises, cette inauguration a finalement eu lieu, in extremis, à 20 h, quatre jours avant le démarrage de la période de réserve pour les municipales où les élus ne peuvent plus s’exprimer.

Mis en service en mai, après un peu moins de 500 000 euros de travaux à 70 % à la charge de l’État, cet « hôtel des polices » regroupe neuf policiers municipaux, deux plaintiers et une secrétaire de la Police nationale.

Ouvert de 8 à 18 h, du lundi au vendredi, ce poste de police permet aux habitants du secteur de venir déposer plainte le matin. L’après-midi, la police nationale travaille sur rendez-vous. Dans le même temps, la police municipale, qui est armée à Cesson-Sévigné, patrouille.

Une inauguration qui se fait donc à moyens constants. Un coup dur pour l’équipe municipale qui espérait depuis des mois que serait créée une Brigade spécialisée de terrain composée de 14 effectifs. Un vœu qui paraît pieux quand on sait que Cesson-Sévigné ne compte aucun point de deal référencé par le ministère de l’intérieur et surtout aucun quartier de reconquête républicaine. « On a souhaité ouvrir un bureau de police sécurisé, lumineux de 300 m2 car la population de Cesson-Sévigné augmente beaucoup », a expliqué Jean-Pierre Savignac lors de son discours. « La ligne B amène d’autres problèmes. Nous avons également 27 000 salariés à venir travailler chez nous tous les jours. Ce n’est pas rien. (…) Notre qualité de vie est réputée mais c’est un danger de croire que cette situation est immuable. » C’est un fait, d’après nos informations, un point de deal aurait tenté de s’implanter il y a quelques mois dans le quartier de Via Silva où les étudiants sont nombreux. Mais il aurait été délogé.

Les mains vides

François-Noël Buffet, ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur, n’a donc pas annoncé d’arrivée de policiers nationaux. Le maire l’a pourtant redit : « Nous espérons avoir des effectifs lors des prochains mouvements. Notre poste de police est dimensionné pour une trentaine de policiers. » Jean-Pierre Savignac a jouté que la police municipale était en train de recruter deux autres policiers municipaux pour passer à 11. « C’est une bonne chose », se félicite David Leveau, responsable du syndicat SGP FO. On mutualise les compétences. Nous sommes complémentaires. C’est parfait pour le continuum de sécurité. »

Jean-Pierre Savignac, maire de Cesson-Sévigné, lors de son discours.Jean-Pierre Savignac, maire de Cesson-Sévigné, lors de son discours. (Le Télégramme/Claire Staes)

Nostalgique de sa gendarmerie qui comptait il y a des années, 24 militaires basés à Cesson-Sévigné, la commune restera donc sous l’étroite surveillance de la BST de Maurepas. Qui travaille 7 jours sur 7, depuis fin 2024.

« Nous sommes en sous-effectif chronique sur la circonscription de Rennes qui comprend aussi les communes de Saint-Grégoire, Chantepie et Cesson-Sévigné », rappelle Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat Alliance. Les mutations de l’été n’ayant pas comblé tous les postes manquants. La Bac de Saint-Malo est au bord de la cessation d’activité tellement il manque de monde. Toujours à Saint-Malo, l’investigation est aussi dans une situation catastrophique. Alors oui, créer une BST à Cesson-Sévigné pourrait avoir du sens car il y a de nombreuses entreprises, la rocade, de plus en plus d’habitants et pas mal de cambriolages… Mais ce n’est pas à dans l’air du temps. »

Plus de caméras

En parallèle, Jean-Pierre Savignac prévoit de doter la ville de 29 nouvelles caméras cette année, portant leur nombre à 67. « Nous serons à plus de 100 en 2027. Et je me porte candidat pour tester l’intelligence artificielle et pourquoi pas la vidéo-verbalisation. »