Près de 150 oiseaux ont été retrouvés à Nice, dans deux appartements du centre-ville. Les volatiles, pour beaucoup en mauvaise santé, vivaient dans des conditions déplorables. Ils ont été saisis et confié à une association spécialisée.
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C’est une découverte qui dépasse l’entendement. Pigeons, tourterelles, perruches et autres espèces exotiques : ce sont au total 147 oiseaux qui ont été saisis ce mercredi, dans deux appartements de Nice appartenant à un couple.
Tout commence par un signalement effectué par la police dans la matinée. Les forces de l’ordre intervenaient sur une tout autre affaire liée à des nuisances, lorsqu’ils ont découvert ces deux logements, situés face à face, rue Lamartine. Constatant les dégâts, le collectif UPA06 est alors alerté pour saisir les animaux.
Sur place, une scène atroce : « Il y a 20 centimètres de graines partout. Ils vivaient dans des conditions horribles, dans leurs propres fientes », raconte Sonia Vigliarolo, membre de l’association.
L’odeur est aussi nauséabonde et certaines des cages semblent ne pas avoir été déplacées depuis un certain temps. Des poux, des mites, des rats ou encore des souris ont aussi été constatés sur les lieux par l’association.
Le nombre extraordinaire d’oiseaux s’explique aussi par la reproduction des spécimens, qui a continué malgré l’insalubrité des lieux. « À mon avis, ce sont des gens en grande détresse psychologique, qui ne se rendent pas compte de l’état de leurs animaux et qu’il y en a beaucoup trop. Il y a une forme de déni », juge Marine Longeard, bénévole de l’association.
Les cages ont été déplacées une à une dans un camion, afin d’être transférée vers un refuge. Après avoir été saisis, les animaux vont être pris en charge l’association par « La Volière », qui est spécialisée sur les oiseaux.
Muriel Caron, la fondatrice, présente lors de la saisie, s’inquiète de la santé des animaux. « Il y a des œufs éclatés, des oiseaux avec des griffes retournées et certains sont tellement maigres », relate-t-elle. « Je vais devoir les ramener, avec des tumeurs, des gnons, des doigts en moins », ajoute-t-elle.
Dans son refuge, un vétérinaire viendra dresser un bilan de santé des animaux, qui seront ensuite placés en infirmerie pour les plus malades, en volière de quarantaine pour les autres. Ils pourront alors enfin apprendre à déployer leurs ailes, chose jusqu’alors impossible dans les cages exiguës dans lesquelles ils étaient remisés.
Sur les réseaux sociaux, Muriel documente régulièrement la façon dont elle prend soin des volatiles qu’elle accueille.
Les deux chiens et les deux chats, aussi présents dans les appartements, seront quant à eux pris en charge par d’autres associations locales.
Si le phénomène est d’une ampleur inédite, les cas d’accumulation d’animaux ne sont pas isolés. Et cela porte un nom : le syndrome de Noé. Symptôme du trouble obsessionnel compulsif, il pousse certains individus à accumuler des spécimens chez eux.
En novembre 2024, une centaine de poules et de perruches avait été découverte dans une maison à Antibes (Alpes-Maritimes).
En juillet 2023, plus de 150 chats avaient été retrouvés dans un appartement de Nice, également situé rue Lamartine.
« On est désespérés, car on n’aura plus de places avec toutes ces saisies. Il y a eu une saisie d’oiseaux il y a peu de temps et La Volière était la dernière association sur laquelle on pouvait compter. On tombe de plus en plus sur ce genre de cas », déplore Marine Longeard.
Trois associations de protection animale ont déposé plainte pour maltraitance. L’affaire a été confiée au parquet de Nice, qui décidera prochaine s’il poursuit le couple de propriétaire ou s’il classe l’affaire sans suite.