Elle partage aujourd’hui son quotidien entre la Bourgogne, le Maroc et Paris, tout en menant Affaire conclue sur France 2. Mais avant sa vie à Montorgueil, il y a eu ce refuge à deux pas de la place de la Bastille, où Julia Vignali a peaufiné un intérieur à son image, précis, chaleureux, très vivant. « Je suis née à Parmentier, dans le 11e, et je n »avais jamais quitté l’Est parisien jusqu’à il y a cinq ans quand je me suis installée du côté de Montorgueil », confie-t-elle. Ce choix a changé le quartier, pas son goût pour les intérieurs pensés au millimètre.

Un duplex baigné de lumière et pensé pour la musique cher à Julia Vignali

En 2017, derrière la porte cochère, une cour pavée isolait alors l’immeuble de l’agitation de la capitale. Au dernier étage, le duplex baignait dans une lumière douce et régulière, jamais écrasante. L’appartement, déjà transformé par un architecte, n’a nécessité que quelques retouches. Julia Vignali a pris en charge les peintures et repensé la salle de bains, remplaçant la baignoire par une douche à l’italienne. La structure était posée, restait à trouver l’équilibre de l’ambiance.

Le soir venu, lorsque tout était à sa place, elle se plaisait à s’installer dans son fauteuil AM.PM face au canapé Caravane. C’est là que se concentrait l’esprit du salon, façonné autour d’une priorité : la musique. Le grand buffet de deux mètres accueillait la table de mixage et la platine MK2 qu’elle s’était offerte pour ses 30 ans. « En musique ! » a-t-elle glissé à Côté Maison, amusée, en réponse à la question « Vivez-vous en musique ou plutôt en silence ? ». Elle l’a reconnu sans détour : la décoration a été pensée en fonction de sa passion, avec la volonté de laisser respirer les vinyles, les CD et tout ce qui accompagne l’écoute, dans une lumière volontairement tamisée.

Un intérieur éclectique entre vintage et design composé par Julia Vignali

Côté style, pas de total look. Les pièces ont été pensées pour éviter l’effet showroom. « Dans les brocantes, j’ai chiné le buffet, le vaisselier qui a des portes coulissantes vertes et beiges, un fauteuil en velours vert avec une assise très basse. J’en avais acheté un autre rouge mais les deux côte à côte, ce n’était pas terrible. Le vert seul fait un bel effet », a-t-elle partagé. Le vocabulaire est celui des fifties, sixties et seventies. Le résultat est maîtrisé, fantaisiste juste ce qu’il faut.

Le salon rassemblait quelques pièces fétiches. Un buffet rétro scandinave a posé la ligne. Une lampe signée Paola Navone diffusait un orangé très doux. « La lampe Fantomas d’India Mahdavi » trônait comme un clin d’œil, cadeau d’anniversaire pour ses 40 ans. La table basse, longtemps introuvable, a été dénichée chez Fleux, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. L’ensemble composait ainsi une ambiance presque disco. Au centre, une signature structurelle captait les regards. « Le bel escalier en verre suspendu », imaginé par l’architecte, donnait l’impression de monter dans le vide, sculpture graphique qui reliait demi-étage, bureau et chambres.

Un intérieur parfaitement ordonné

Les couleurs ont été choisies chez Emery et Cie. Dans le salon, le haut de la cheminée et un pan de mur se sont teintés de bleu gris qui se confondait presque avec un blanc très doux. La chambre mansardée affichait un rose poudré, les poutres et le parquet blancs assuraient la continuité. Dans la chambre de son fils, parquet et poutres blancs encadraient des murs bleu canard. Une estrade accueillait le lit et composait une cabane simple. Côté exposition, l’appartement orienté au nord bénéficiait d’une lumière égale, filtrée le soir par des rideaux crème occultants.

Au quotidien, l’ordre est un choix, presque une discipline pour Julia Vignali. « Je suis pathologiquement ordonnée et maniaque ; j’ai une passion pour le rangement. Rien ne traîne ni ne dépasse !” Les objets ont une place précise, les câbles disparaissent, la télé s’accroche comme un tableau dans un renfoncement. Les pochettes de vinyles s’exposent comme des cadres. Les bougies jasmin ou fleur d’oranger ponctuent les pièces. Les rebords de fenêtres se garnissent d’aromatiques et de plantes hautes, écran discret contre le vis-à-vis. Le tout compose un décor vivant, mais jamais saturé.

Une nouvelle vie à Montorgueil pour Julia Vignali

Depuis cinq ans, Julia Vignali a changé de décor urbain sans renoncer à ses repères. Elle s’est installée avec Kad Merad du côté de Montorgueil. « J’aime bien les deux facettes de mon nouveau quartier, à la fois bourgeois et populaire. » Elle y a ses habitudes, partagées à nos confrères du magazine ELLE. Pour dîner, Plume, au-dessus de la Poste du Louvre, avec cette vue qui prolonge la fête. Quand le frigo est vide, cap sur Chez Vong, adresse vietnamienne aux airs un peu kitsch et à la cuisine gourmande. Pour un verre prolongé, Le Melville, bar musical tenu par un ami, où les soirées glissent souvent en jazz. Bastille en garde la mémoire, Montorgueil en écrit la suite.