Après les Vosges, et Épinal, où il a été en grande partie tourné, Connemara , le film d’Alex Lutz adapté du roman éponyme de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, était présenté en avant-première à Nancy ce mercredi 27 août, en présence des deux hommes, au Caméo Saint-Sébastien.
Pourquoi Nancy ? Parce que le réalisateur a tourné quelques scènes dans l’agglomération meurthe-et-mosellane, et que certains comédiens et comédiennes du film sont du cru, comme Lilas-Rose Gilberti-Poisot.
Le moment était émouvant car Connemara est très attendu dans la région. Mais est-ce un grand film ? Le public, très partagé à la sortie du Caméo, tirera ses propres conclusions à partir du 10 septembre, date de sa sortie. Nous, de ce que nous avons vu ce mercredi soir, nous sommes mitigés. À la fois, l’adaptation du roman social de Nicolas Mathieu est artistique, humaniste, raffinée et, par moments, fastidieuse.
Bon, et moins bon
L’histoire, universelle et éternelle, est connue. C’est celle d’Hélène, la quarantaine paumée entre sa réussite parisienne, sa famille et ses racines… Elle décide de retourner dans ses Vosges natales pour tenter de mettre de l’ordre dans sa vie. Mais elle n’y parvient pas.
Alex Lutz place au centre de son film cette héroïne perdue, en la mettant dans les bras de Christophe (joué par un timide Bastien Bouillon ), une star locale de hockey, sa tentation de jeunesse. Malheureusement, cette histoire d’amour traîne rapidement en longueur, à force d’effets de cinéma répétitifs et déstabilisants.
Car ce n’est pas simple de mettre les idées d’un livre sur grand écran ! Heureusement, le film est porté par la grâce mélancolique de Mélanie Thierry et la justesse des seconds rôles de charme que sont Jacques Gamblin et Clémentine Célarié. Nous n’oublierons jamais ce dialogue puissant entre cette dernière et Mélanie Thierry au milieu du film…
On sort tout de même bouleversé de Connemara en se demandant : « Mais suis-je là, moi, à la place que j’aurais souhaité être ? »