Lors de la présentation des résultats semestriels d’Iliad le 28 août, son directeur général Thomas Reynaud a confirmé l’existence de “discussions très préliminaires” avec Altice France, entamées en juin dernier. Rien de concret à ce stade, mais la déclaration suffit à agiter le secteur. Pour Iliad, rester spectateur d’une éventuelle vente de SFR n’était tout simplement pas envisageable !

Ces échanges interviennent alors qu’Altice France a obtenu début août l’homologation d’un plan de sauvegarde accéléré, validé par le tribunal de commerce de Paris. Objectif : ramener sa dette de 24,1 à 15,5 milliards d’euros en transférant près de 45 % du capital aux créanciers. Une opération vitale pour éviter l’asphyxie, mais qui fragilise la position du groupe de Patrick Drahi.

Vers une division de SFR plutôt qu’un rachat sec ?

L’hypothèse d’un rachat intégral de SFR par un concurrent paraît peu probable en l’état. La consolidation du marché de quatre à trois opérateurs poserait de sérieux problèmes de concurrence, tant vis-à-vis de Bruxelles que de l’Autorité de la concurrence française.

Selon le Financial Times, le scénario privilégié par les acteurs serait plutôt celui d’une découpe de SFR en plusieurs blocs répartis entre Free, Orange et Bouygues Telecom. Pour financer une telle opération, plusieurs fonds d’investissement comme KKR, Blackstone ou Ardian se seraient déjà positionnés. Une telle manœuvre permettrait de préserver l’équilibre du marché tout en évitant qu’un acteur ne prenne une position trop dominante.

Quels impacts pour les abonnés SFR ?

Pour l’instant, les 18 millions d’abonnés mobiles et 6 millions de clients fixes de SFR peuvent souffler : aucune rupture de service n’est à craindre à court terme. Les contrats en cours continuent de s’appliquer et les infrastructures fonctionnent normalement.

Mais en cas de cession, les conséquences pourraient être bien différentes. Les abonnés pourraient être transférés automatiquement à un autre opérateur, sans réel pouvoir de décision. Les stratégies tarifaires et les priorités d’investissement (dans la fibre ou la 5G) risquent aussi d’être revues. Certaines associations de consommateurs conseillent déjà aux clients de récupérer leur code RIO (3179) afin de pouvoir changer d’opérateur plus facilement si la situation évolue !

La France pourrait donc se rapprocher de la configuration qu’elle connaissait avant l’arrivée de Free en 2012 : un marché dominé par trois grands acteurs. À l’époque, l’entrée de Free avait provoqué un choc tarifaire majeur, tirant les prix vers le bas au bénéfice des consommateurs. Un retour à trois opérateurs fait craindre, à l’inverse, une hausse des prix et une réduction de la concurrence…

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités et sur notre WhatsApp. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.