Ils arrivent depuis lundi dans les boîtes aux lettres pour les contribuables qui ne sont pas mensualisés : la taxe foncière est de retour. La version en ligne est disponible dès jeudi et à partir du 20 septembre pour ceux qui payent par mensualisation. Cet impôt s’applique à l’ensemble des propriétaires d’un bien immobilier, qu’il soit en location ou non. Son calcul dépend de plusieurs facteurs, comme le taux d’imposition fixé localement par les communes de résidence. Mais aussi de la valeur cadastrale d’un bien, soit le « niveau de loyer théorique annuel que la propriété concernée pourrait produire si elle était louée dans des conditions normales », indique le ministère de l’Economie. Cette dernière est liée à l’inflation. Ainsi, elle a augmenté pour tous de 1,7 % en 2025. Mais sur ce levier, le contribuable peut agir et peut-être diminuer la note. Sophie Alexander, avocate fiscaliste au sein du cabinet Cadji Avocats à Marseille, éclaire 20 Minutes.

Peut-on vraiment faire baisser soi-même sa taxe foncière ?

Selon les règles en vigueur, il y a des moyens de faire baisser sa valeur locative cadastrale, qui est le système appliqué pour déterminer la base d’imposition de la taxe foncière. La manière dont l’administration fiscale détermine cette valeur est liée à plusieurs critères, notamment les équipements du bien : le nombre de points d’eau dans la maison ou l’appartement par exemple. L’entretien et la vétusté peuvent aussi entrer en compte.

C’est-à-dire ?

Un système électrique ou de plomberie trop ancien ou trop vétuste, une façade qui doit être ravalée, une peinture à refaire, une isolation pas du tout aux normes… Tous les éléments d’un appartement ou d’une maison sont à prendre en compte dans le calcul de ce coefficient qu’on appelle par abus de langage « coefficient d’entretien ». En réalité, c’est un coefficient majorateur ou minorateur qui s’applique en fonction de l’aménagement du bien et de son entretien. La pondération peut être faite tant sur la vétusté, l’état des équipements que sur la consistance même du local. Par exemple, si des travaux ont été réalisés, supprimant une salle de bains et que cela n’a pas été mis à jour sur la base cadastrale.

Quelle démarche doit donc faire le propriétaire pour minorer sa taxe foncière ?

La méthode c’est de demander à l’administration fiscale la fiche de calcul de son bien. Vous y trouverez tous les éléments constitutifs de votre propriété qui permettent de calculer la taxe foncière. Il peut arriver que cette base soit erronée, si la maison ou l’appartement ont été construits il y a longtemps, si la déclaration de base a été mal faite ou que depuis des éléments ont pu faire baisser ou augmenter la valeur locative… Ça vaut le coup, pour un contribuable, d’aller solliciter l’administration fiscale et de vérifier si sa fiche de calcul est bien conforme à la réalité du bien qu’on occupe, tant dans sa consistance, le nombre de points d’eau, nombre de pièces, que dans le fait que son entretien est plus ou moins bien fait. La valeur locative cadastrale est évolutive, au même titre qu’un bien s’abîme avec le temps. Il arrive souvent qu’il y ait des minorations à la suite de réclamations, la probabilité d’avoir une taxe surélevée est assez forte. Ça peut aller de 10 jusqu’à 50 % de réduction de taxe. Mais ce n’est pas une règle générale, chaque cas est particulier. Il n’est pas trop tard pour le faire, même si vous avez déjà payé, car la prescription en matière de taxe locale est d’un an. Il est donc possible de porter réclamation, directement sur le portail en ligne « impôt.gouv », sur la taxe foncière de 2024 et de 2025. Et ce, jusqu’au 31 décembre 2025.