Près de 20 % des Français sont tatoués, et cette proportion grimpe à plus de 40 % chez les 25-34 ans, selon un sondage Ifop. © Freepik
Jusqu’à présent, toute personne ayant eu un tatouage ou un piercing devait patienter quatre mois avant de pouvoir donner son sang. Cette mesure visait à limiter le risque de transmission de virus transmissibles par le sang, comme le VIH ou les hépatites B et C. La raison : lors de ces actes, la peau est perforée, ce qui peut théoriquement exposer à une infection si le matériel n’est pas stérile.
Mais les choses évoluent. Selon l’Établissement Français du Sang (EFS), l’amélioration des pratiques d’hygiène dans les salons de tatouage et de piercing ainsi que les progrès considérables des tests de dépistage permettent aujourd’hui de réduire cette période de sécurité. « Les tests actuels, notamment le dépistage génomique viral (DGV), sont capables de détecter une infection quelques jours seulement après la contamination », précise l’EFS.
Un délai de deux mois désormais suffisant
Concrètement, depuis le 1er septembre 2025, le délai est passé à deux mois. Cela concerne :
En pratique, si vous vous faites tatouer le 1er septembre, vous pourrez donner votre sang dès le 1er novembre. Avant cette réforme, il fallait attendre jusqu’au 1er janvier.
Une mesure bienvenue face aux besoins en sang
Cette décision n’arrive pas par hasard. Les besoins en produits sanguins restent très importants en France. Selon l’EFS, 10 000 dons de sang sont nécessaires chaque jour pour soigner les patients. Ces dons permettent notamment de traiter :
- les malades atteints de cancers (près de 50 % des besoins en sang y sont liés),
- les personnes victimes d’hémorragies massives (accidents, accouchements, interventions chirurgicales),
- les patients atteints de maladies chroniques comme la drépanocytose.
Or, chaque été et chaque rentrée, les réserves baissent. En 2023, l’EFS avait lancé plusieurs appels urgents à la mobilisation face à des stocks jugés “fragiles”. En assouplissant les délais, l’établissement espère faciliter l’accès au don, notamment pour les jeunes adultes qui sont de plus en plus nombreux à avoir des tatouages ou piercings.
D’après un sondage Ifop publié en 2021, près d’un Français sur cinq est tatoué, et la proportion grimpe à 40 % chez les 25-34 ans.
La sécurité reste la priorité
Certains pourraient craindre que la réduction de ce délai augmente les risques pour les receveurs. Mais l’EFS se veut rassurant. La décision a été prise sur la base d’études scientifiques et de l’évolution des normes de sécurité. Les tests pratiqués sur chaque don permettent de dépister les principales infections virales avec une grande fiabilité.
Par ailleurs, la France n’est pas isolée. D’autres pays européens, comme l’Allemagne et l’Espagne, appliquent déjà un délai de deux mois après un tatouage ou un piercing, sans hausse du risque sanitaire observée.
À SAVOIR
En France, la sécurité transfusionnelle est parmi les plus strictes au monde. Chaque don est systématiquement testé (VIH, hépatites B et C, etc.). Grâce au dépistage génomique viral (DGV), la « fenêtre silencieuse » est aujourd’hui réduite à 9 jours pour le VIH, 7 jours pour l’hépatite C et 22 jours pour l’hépatite B, contre plusieurs semaines auparavant.
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