Il y a plus de trois mois, votre départ était officialisé ici même devant les supporteurs. Qu’est-ce qui vous a convaincu de rempiler ?
Le discours des coachs, et notre fin de saison, aussi. On s’est maintenu et, en plus, il y a eu la manière, avec un état d’esprit retrouvé sur les deux derniers mois. Mais je n’ai jamais voulu quitter le club non plus, ce n’était pas mon souhait. Les coachs sont revenus vers moi, j’ai eu cette chance-là, tout le monde ne l’a pas eue. Je savais que s’ils faisaient un pas vers moi, c’est avec grand plaisir que je continuerais. J’ai pris beaucoup de plaisir, même dans la difficulté, à jouer la saison dernière.
Avec l’arrivée de Lisati Milo-Harris, vous êtes désormais quatre au poste de 9, en comptant Nicolas Darquier et Baptiste Canut : la concurrence sera rude…
Lisati a un joli CV, il va faire du bien à tout le monde dans un registre différent. C’est hyper positif, tout le monde va pousser tout le monde à progresser constamment. Il y a aussi Ruben Maka (blessé au genou, NDLR) sur qui on va compter l’avenir, car c’est un super jeune. Baptiste et Nico, on les connaît. On va se tirer la bourre, et plus on se tire la bourre, plus le niveau de chacun et le niveau collectif vont s’élever. Tant mieux, et tant mieux pour celui qui jouera. Je pense qu’on a quand même tous un bon état d’esprit, j’ose espérer que cela se passera bien.
Est-ce votre dernière saison, ou la décision n’est-elle pas encore actée ?
L’année dernière, la décision était prise (par les ex-entraîneurs Patrick Milhet et Stéphane Prosper). Mais moi, pour être très clair, je n’avais jamais parlé de mon avenir. Cette année, je n’en sais rien. Ça dépendra du terrain et de comment je me sens dans le groupe, car les générations changent et les copains partent un par un (sourire). Est-ce qu’il y aura l’envie personnelle, l’envie du staff, des dirigeants… Il y a plein de facteurs qui rentrent en jeu. Je vais me concentrer sur ce que je peux maîtriser, et ce que je ne maîtrise pas, ce ne sera pas bien grave.
De par votre poste et votre longévité, vous serez un relais pour Romain Mareuil et Clément Briscadieu.
S’ils me demandent, ou si je ressens quelque chose, je leur donnerai mon avis avec grand plaisir. Mais c’est un staff qui marche bien, qui était là l’année dernière, qui sait comment on fonctionne. On a fonctionné en toute transparence en fin de saison dernière et cela s’est plutôt bien passé. On sera tous responsables des résultats. On va essayer de faire bloc, de tous fonctionner ensemble et d’apporter notre pierre à l’édifice pour que ça marche. Mais les coachs ont des avis suffisamment éclairés pour ne pas avoir besoin du mien.
« Je n’ai jamais voulu quitter le club non plus, ce n’était pas mon souhait. Les coachs sont revenus vers moi, j’ai eu cette chance-là »
Comment jugez-vous le retour au club de votre ancien partenaire Julien Cabannes, dans ce rôle de coordinateur sportif ? Il y a une forme de logique ?
Comme je m’entends bien avec lui, je lui avais dit que je n’avais pas compris comment il avait pu quitter le club après 26 ans (dont 15 en pro, NDLR). Quand il est parti, je me souviens avoir dit que cela mettrait un grand coup dans le groupe. Je ne m’étais pas trompé, car c’était un peu le poumon de notre équipe. Son retour est, pour moi, hyper logique. Quand tu as passé autant de temps dans un club, tu connais tous les rouages, toutes les personnes qui le composent. Ce nouveau poste lui convient très bien, car c’est quelqu’un de fédérateur. Il va falloir qu’il trouve sa place et son rôle, car je sais qu’il a beaucoup de travail, mais il fera les choses du mieux qu’il peut.
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Comment jugez-vous la préparation et ces deux défaites contre Colomiers (34-36) et Dax (26-31) ?
Elle a changé par rapport aux autres années, mais elle est toujours aussi difficile (sourire). Il y a eu un bon état d’esprit dans le groupe, on s’est bien entraîné et on n’a pas eu trop de pépins physiques. En match, ce n’était pas incohérent. Ce qui est bien, c’est que toutes les erreurs que l’on a faites, on les a toutes payées cash. C’était déjà ce qui nous arrivait l’an passé et j’espère que l’on va en tenir en compte. Est-ce qu’on est prêt ? Je ne sais pas quelle équipe de Pro D2 est prête après deux mois de prépa et deux matchs amicaux. Celle qui fera le moins d’erreurs à la J1 gagnera le match. J’espère qu’on aura appris de nos erreurs et qu’on montrera un bon état d’esprit. Tout le monde répète ça, tout le monde en a un bon, d’état d’esprit. Mais j’ai envie de dire que ce sont les résultats qui le feront…
L’objectif, c’est de faire mieux que la 13e place ?
Oui, faire mieux, et surtout être plus régulier. Mais on n’a pas vraiment parlé d’objectif, on va avancer pas à pas. On va essayer de se voir ni plus beau ni plus faible que les autres. Le groupe vivra bien s’il y a des résultats : tu ne peux pas bien vivre si tu n’en as pas. Les gens veulent que l’on joue bien, moi je veux surtout que l’on gagne. Le premier bloc est costaud, mais j’ai envie que l’on montre notre visage des deux, trois dernières réceptions de la saison dernière. J’espère que l’on va retrouver ce niveau-là.
Est-ce que vous ressentez déjà cette pression du résultat avant la réception de Colomiers, vendredi soir ?
Oui. En tout cas, il faut se la mettre. L’an dernier, j’ai la sensation que l’on n’a été bon que lorsque nous étions sous pression. L’an dernier, on gagne 16-5 à la mi-temps contre Colomiers, on se relâche et on perd le match (16-18, déjà lors de la première journée à Boniface, NDLR). Cela ne peut pas arriver quand on voit la saison que cela a donné derrière. On est prévenu, cela fait deux ans que l’on perd les trois premières journées. Si on tombe sur meilleur, il n’y a pas de souci, on ne pourra rien dire. Mais par contre, si on fait un bon match, il faut juste penser à le gagner, avoir cet esprit de vainqueur. Il faut attaquer ce match sous pression et tout faire pour le gagner.