« À Marseille, les cheminots résistants de la Seconde Guerre mondiale ont payé le prix fort », déclare Rémy Hours, secrétaire général de la CGT Cheminots Marseille. Ce jeudi 28 août, pour commémorer les 81 ans de la libération de Marseille du joug nazi, une trentaine de cheminots ont répondu à l’appel du syndicat pour honorer la mémoire des travailleurs du rail. Réunis sur le Square Narvik, autour du monument des cheminots morts pendant la guerre, les participants ont déposé deux gerbes de fleurs au pied de la stèle où sont gravés les 500 noms de ceux que l’on commémore ce jeudi matin.

Au micro, Rémy Hours évoque le passé, mais pense aussi à l’avenir : « En 1944, Marseille, ville ouvrière, ville portuaire, ville populaire, s’est levée d’une seule voix pour dire non à l’oppresseur. Aujourd’hui, notre mémoire nous ordonne de continuer à lutter pour la liberté et le droit des travailleurs ».

Un devoir de mémoire que les cheminots marseillais prennent très au sérieux puisque 36 membres du Casi cheminot Paca faisaient partie de la délégation provençale présente au Japon, au début du mois, pour commémorer les 80 ans des bombardements atomiques. Pour François Tejedor, secrétaire général de la CGT Cheminots Paca, ce rassemblement est un moyen de faire face à une séquence politique inquiétante : « On voit aujourd’hui que beaucoup se laissent séduire par des discours fascisants. Avec cette commémoration, nous essayons de montrer qu’ils sont prêts à recommencer 81 ans plus tard ».

Une vigilance que le syndicaliste entend transmettre aux générations futures. « Nous avons été jeunes un jour et nos anciens secrétaires généraux nous ont appris l’importance de ces cérémonies. C’est un héritage qu’on va laisser aux autres comme on nous l’a laissé », rappelle-t-il, le regard tourné en direction d’une petite fille intriguée par les fleurs fraîchement déposées.