Rennes a longtemps fait figure d’exception. Quand elle a inauguré sa ligne A en 2002, la capitale bretonne était la plus petite ville du monde à se doter d’un métro. Rennes avait alors opté pour un accès libre sans portillons de sécurité. Chacun pouvait alors entrer et sortir sans avoir à valider son titre.
Confrontée à un taux de fraude particulièrement élevé, la métropole avait fini par fermer les accès à la ligne A fin 2020, alors que la ligne B était toujours en construction. Les élus, pas tous d’accord, avaient opté pour des portes vitrées plutôt que les structures métalliques installées dans d’autres grandes métropoles. La même solution avait été adoptée pour la ligne B. Mais cinq ans plus tard, le bilan est contrasté.
Alors oui, le taux de fraude a baissé. Mais pas autant que la collectivité l’aurait espéré. La faute, notamment, à un matériel trop fragile et régulièrement en panne, qui oblige Keolis à laisser des portillons ouverts en permanence. « Nous avons une pièce qui est plus fragile que prévu. Elle casse trop facilement quand on tape dedans. Certains l’ont bien compris et peuvent les forcer. Plutôt que d’avoir de la casse, on préfère laisser certains portillons ouverts », reconnaît Matthieu Theurier.
Un « sentiment de sécurité »
Il y a quelques années, le vice-président de la métropole délégué aux transports n’était pourtant pas favorable à l’arrivée de ces portillons. « Mais les enquêtes auprès des usagers montrent que neuf personnes sur dix y sont favorables. Parce qu’elles payent et que cela renforce le sentiment de sécurité », explique l’élu écologiste.
Les pannes étaient récurrentes en raison des actes de vandalisme. Une maintenance qui représente un coût élevé pour la collectivité. - C.Allain/20 Minutes
Pour renforcer son système, Rennes métropole a décidé de remplacer les fameuses pièces jugées fragiles pour des modèles plus résistants. Un « rétrofit » qui permettra, si tout va bien, de réduire le taux de fraude.
On ne connaît pas le montant de l’investissement. « Le surcoût n’est pas très important », assure le vice-président aux transports, qui précise que le retour sur investissement « sera positif » en réduisant la fraude. L’amélioration de la centaine de portillons devrait être effective dans le courant de l’année prochaine. L’usager, lui, ne verra rien.