« Un message à transmettre au-delà des frontières. » C’est la raison qui a poussé ces huit pères de famille d’otages israéliens à venir témoigner à Nice, auprès du maire Christian Estrosi puis du maire de Cannes David Lisnard, ce vendredi 29 août. Des histoires marquantes, qui ont été racontées tour à tour, près de 700 jours après les attaques du 7 octobre 2023, à l’initiative de l’association juive Netsah.
Cochav partage l’histoire de la mort de son fils le 7 octobre 2023, qui était commandant dans l’armée israélienne. « Je suis fier de mon fils qui a tué des dizaines de terroristes, assure-t-il. Pas parce qu’il a tué. Mais parce qu’il a ainsi sauvé des centaines d’Israéliens. » Le corps de son fils a été exfiltré de Gaza en juin dernier. La voix faible, il se dit « chanceux d’avoir pu enterrer [son] enfant ». Avant d’ajouter: « On est pour la paix. Ce n’est pas noir ou blanc. Mais la France a le choix de combattre avec nous. »
Des images pour remplacer les mots
Un autre père de famille, Hagai, a choisi de montrer des images. Souhaitant rester discret, les vidéos ne sont montrées qu’au maire de Nice. Le son, lui, sortant de son téléphone, résonne dans la salle. Il explique: « Ça, c’est le jour où mon fils s’est fait prendre, le 7 octobre. Et ça, c’est la dernière que j’ai reçue. C’était il y a 15 jours, il était toujours vivant. » Il affirme que ces vidéos lui ont été envoyées par le Hamas.
Auprès de Nice-Matin, il avoue que ce n’est « pas simple de tenir, mais on le fait pour soutenir notre fils, qui est toujours vivant, et pour nos autres enfants encore à la maison ». L’intérêt de témoigner sur la Côte d’Azur, selon lui? « On est très soutenu par le maire, mais on vient aussi pour mettre la pression pour obtenir la libération des otages. »
La France « ne fait rien »
Le rabbin Danino se confie moins que les autres sur son fils, retenu en otage pendant 328 jours avant de mourir. Mais il martèle: « Il faut que les gens en France comprennent que ce n’est pas une guerre d’armées, mais une guerre religieuse. » Selon lui, Emmanuel Macron « ne fait rien », et il est encore trop tôt pour un État palestinien : « On peut vivre ensemble, mais pas dans la terreur. »
Alors à la question « Benjamin Netanyahou fait-il ce qu’il faut pour libérer les otages? » La réponse : « Moi, je suis religieux. Ni Netanyahou, ni Trump… personne ne peut rien faire. Je prie pour que Dieu envoie un messager pour les libérer. »
À ce jour, 47 otages restent retenus dans la bande de Gaza, dont une vingtaine sont présumés vivants.