BYD, MG, XPeng, Leapmotor… l’été a permis de croiser un nombre croissant de marques chinoises sur les routes des vacances. Bien souvent inconnues du grand public, celles-ci préparent le terrain à une offensive commerciale. L’Europe a tenté de calmer les ambitions de ces nouveaux venus en majorant les taxes douanières. Ainsi, elles atteignent jusqu’à 45,3% pour MG.
Résultat, la percée des marques chinoises en France demeure contenue. Pour l’heure, elles occupent 2,6% de parts de marché, contre 1,83% l’an dernier. Si leur progression reste timide, au risque de voir les stocks de véhicules chinois s’accumuler dans les ports européens, elle parait inéluctable. Les prévisions laissent entrevoir un seuil de 10%. Il faut écrire que ces industriels issus notamment du secteur de l’informatique ou de la téléphonie (tel que Xiaomi) ne manquent pas d’atouts.
La carte des prix !
Défendant une stratégie d’implantation sur le long terme, une dizaine de marques chinoises s’invite déjà dans l’hexagone. L’argument tarifaire constitue leur premier point fort, avec un dépositionnement pouvant atteindre 30% par rapport à des modèles européens équivalent. Ainsi, la Peugeot e-208 a dû revoir ses prétentions en début d’année, pour tenir la comparaison avec la MG4.
Car même privées de bonus écologiques, les marques chinoises n’hésitent pas à déployer des offres tarifaires offensives pour se démarquer. Au risque d’alimenter une guerre des prix autour du véhicule électrique à 20 000 euros. Outre des coûts de production inférieurs de près de 30%, le secret des modèles chinois réside dans la technologie LFP (lithium-fer-phosphate) de leur batterie au rapport coût-performance sans égal.
Une technologie avant-gardiste
« Les constructeurs chinois ont au moins dix ans d’avance », aimait à rappeler Luca de Meo, l’ex-CEO de Renault Group. Il faut reconnaitre que les véhicules électriques chinois s’inspirent de l’informatique pour disposer de système infomédiaire embarqué complet. Connectivité, écrans, caméras, mise à jour over the air, recharge sans fil des téléphones… les modèles disposent en série du nécessaire indispensable pour séduire la jeune génération d’acheteurs.
Véritable smartphone sur roue, les VE jouent également la carte de l’innovation avec des temps de recharge record, de 10% à 80% pour la batterie Blade de BYD par exemple. Elles élargissent aussi le champ des possibles en matière de périmètre d’action, grâce aux prolongateurs d’autonomie (REEV) à l’image de Leapmotor avec le C10.
Vers des usines d’assemblage en Europe
A l’heure où les réseaux de distribution se mettent en ordre de bataille, avec un nombre de concessions BYD ou MG déjà supérieur à Tesla, les constructeurs chinois ajustent également leur plan industriel. Conscient de l’intérêt d’une production au plus près des marchés, BYD inaugurera dans quelques mois sa première usine d’assemblage en Hongrie. Un second site est déjà prévu en Turquie, tandis que Chery est déjà installé en Espagne. MG prévoirait également d’ouvrir deux usines en Europe, une manière là aussi de contourner la majoration des droits de douane. De quoi récupérer l’éco-score français et d’entrer de nouveau dans les car policies des acheteurs professionnels et des flottes automobiles.
Pour l’heure, aucun modèle chinois ne figure dans le top 10 des ventes. L’image de marque, la notoriété ou encore l’après-vente et la valeur résiduelle, restant encore des points faibles pour ces nouveaux constructeurs qui ont tout pour séduire. D’autant plus que leurs gammes se déclinent désormais en version hybride.