Des agressions homophobes avaient été recensées le 30 mai, le 31 juillet et le 7 août, près de Nantes. Vendredi, quatre personnes ont été arrêtées, et déférées, dans le cadre de cette enquête sur des agressions commises dans des lieux de rencontres homosexuelles à Rezé (Loire-Atlantique), a annoncé le procureur de Nantes.
Le 30 mai, un homme adulte se rendait, après avoir échangé sur un site de rencontres homosexuelles, dans un parc à Rezé en vue d’un rapport sexuel avec un autre homme. « À son arrivée, il était pris à partie par quatre à cinq individus, qui le frappaient, le forçaient à leur remettre sa carte bancaire avec le code », a indiqué le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy dans un communiqué. Un retrait d’argent a été effectué, alors que la victime était maintenue sur place, et ses effets personnels étaient jetés dans le parc. Deux autres agressions assez similaires ont également eu lieu le 31 juillet et le 7 août.
Insultes homophobes filmées
Lors des trois agressions, les agresseurs présumés « consultaient le téléphone portable des victimes, prenaient des clichés des contacts, voire filmaient la victime » et ils ont aussi proféré à leur encontre « de nombreuses insultes à caractère homophobe », précise le magistrat.
Les investigations techniques, notamment l’exploitation des vidéos et de la téléphonie, ont permis aux enquêteurs de la police d’identifier « un certain nombre d’individus, lesquels, au nombre de quatre, tout juste majeurs pour trois d’entre eux et âgé de 17 ans pour le quatrième, étaient interpellés » mercredi.
D’autres faits reconnus par les suspects
Certains mis en cause ont minimisé des violences mais ils ont admis les faits « dans leur globalité », souligne Antoine Leroy. Les suspects ont évoqué d’autres faits dans lesquels ils ont reconnu être en cause. Il s’agit selon le magistrat d’« une équipe bien organisée » notamment motivée par l’argent.
Les mis en cause ont été déférés ce vendredi au parquet qui a saisi un juge d’instruction notamment pour extorsions commises avec arme et en raison de l’orientation sexuelle. Le parquet a requis le placement en détention provisoire des quatre individus.
Les investigations doivent se poursuivre, sous l’autorité d’un juge d’instruction, sur les nouveaux faits admis par ces derniers. De son côté, le parquet de Nantes a ouvert une autre enquête afin de mieux comprendre les circonstances dans lesquelles les victimes ont pu entrer en contact avec les agresseurs.