Quatre jeunes hommes ont été interpellés et présentés à la justice, mercredi 27 août, pour une série d’agressions homophobes particulièrement violentes commises dans l’agglomération nantaise entre mai et août 2025.

Selon le parquet de Nantes, les suspects, trois majeurs et un mineur de 17 ans, ont attiré plusieurs hommes sur un site de rencontres avant de les piéger dans le parc de Praud, à Rezé. Les victimes étaient frappées, insultées, parfois filmées, tandis que leurs cartes bancaires étaient extorquées sous la menace d’armes de fortune, notamment un marteau et un maillet.

Trois agressions recensées

Le 30 mai, un premier homme est roué de coups, séquestré et contraint de livrer son code bancaire. Ses effets personnels sont éparpillés dans le parc. Le 31 juillet, une seconde victime subit un scénario similaire : vol de téléphone, retrait de 500 euros et même une commande Uber Eats passée avec sa carte. Le 7 août, une troisième attaque est menée avec le même mode opératoire.

Au cours des violences, les agresseurs consultaient les téléphones des victimes, photographiaient leurs contacts et n’hésitaient pas à filmer la scène, tout en proférant des injures homophobes. « Le caractère ciblé de ces actes ne fait aucun doute », souligne une source proche de l’enquête.

Un groupe organisé

L’affaire a été confiée au service local de police judiciaire de Nantes. Les investigations techniques, incluant l’exploitation d’images de vidéosurveillance et de données téléphoniques, ont rapidement permis d’identifier les suspects. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont retrouvé les armes utilisées et l’un des téléphones volés.

En garde à vue, les mis en cause ont reconnu les faits dans leur ensemble, tout en minimisant certaines violences. Ils ont aussi évoqué d’autres agressions, laissant craindre l’existence d’un réseau plus vaste d’attaques organisées sur la région nantaise.

Poursuites et sanctions encourues

Les suspects ont été déférés au parquet et mis en examen pour extorsions commises avec arme « en raison de l’orientation sexuelle » des victimes, violences aggravées et escroqueries bancaires. Dans un communiqué cité par Le Monde, le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a rappelé que de tels crimes « sont réprimés par la peine la plus lourde du code pénal, la réclusion criminelle à perpétuité ».

Le magistrat a salué « l’efficacité du travail policier », insistant sur l’importance de « mettre un terme à une série de faits particulièrement graves ».

Un climat d’inquiétude

En 2024, selon le ministère de l’Intérieur, les violences homophobes signalées en France ont connu une hausse de près de 13 %. À Nantes, plusieurs associations avaient déjà alerté sur la multiplication d’agressions visant des hommes rencontrés via des applications de rencontre. La police de Loire-Atlantique a aussi relancé au début du mois d’août un appel à la prudence.

L’instruction judiciaire se poursuit pour déterminer l’étendue exacte des faits et identifier d’éventuelles victimes supplémentaires.