Jeudi 28 août, une attaque russe d’ampleur a gravement endommagé les locaux de la délégation du bloc à Kiev et les bureaux voisins du British Council. D’autres bâtiments civils ont été touchés. Cette attaque de missiles a eu lieu la veille d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UE à Copenhague.

La Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, a publié ce vendredi 29 août une déclaration condamnant ce qu’elle a qualifié d’« escalade délibérée » et avertissant que de telles actions constituent des crimes de guerre au regard du droit international.

La récente attaque russe contre Kiev et d’autres villes ukrainiennes a tué au moins 23 civils et en a blessé beaucoup d’autres.

Vingt-six États membres ont signé la déclaration condamnant les récentes actions du Kremlin. Seule la Hongrie manque à l’appel. D’après plusieurs diplomates européens, le pays aurait refusé une formulation exigeant que « la Russie cesse les tueries et démontre un véritable intérêt pour la paix ».

Contacté par Euractiv, le gouvernement hongrois n’a pas répondu avant la publication de cet article.

Budapest joue régulièrement les trouble-fête dès qu’il s’agit d’adopter des déclarations de l’UE condamnant la guerre en Ukraine, soit en atténuant leur portée, soit en bloquant purement et simplement le consensus.

Le Premier ministre Viktor Orbán entretient des liens plus étroits avec Moscou que tout autre dirigeant de l’UE. Il justifie sa position vis-à-vis de la Russie par les besoins énergétiques de son pays et l’importance de maintenir un « dialogue » avec le Kremlin.

Dans leur déclaration, les 26 autres États membres réaffirment leur engagement à renforcer le soutien à l’Ukraine et à accélérer les discussions sur le 19e paquet de sanctions européennes, destiné à accentuer la pression sur le Kremlin pour mettre fin à la guerre.

Ce nouvel épisode illustre les difficultés persistantes de l’UE à afficher une position unie en matière de politique étrangère. Le sujet doit être abordé samedi 30 août à Copenhague à l’occasion des discussions des ministres des Affaires étrangères sur l’avenir des méthodes de travail au niveau communautaire.

(asg)