Rodolphe Saadé, le météore

En rachetant Altice Media à l’été 2024, le PDG franco-libanais de l’armateur CMA CGM, 55 ans, a mis la main sur la chaîne info BFM TV et sur la radio RMC.

Cela faisait moins de deux ans qu’il était entré dans les médias, en octobre 2022, avec la reprise du groupe La Provence (quotidiens La Provence et Corse Matin).

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Il s’est ensuite invité au capital du groupe audiovisuel M6 fin 2022, puis à celui du média vidéo en ligne Brut, qu’il prévoit désormais de racheter.

Il a en outre pris le contrôle du journal économique La Tribune et en a lancé une édition dominicale en 2023.

CMA CGM s’apprête en outre à racheter la chaîne télé Chérie 25 (NRJ Group) et ne compte pas s’arrêter là.

Rodolphe Saadé.

Rodolphe Saadé.

AFP

Daniel Kretinsky, le mystérieux Tchèque

À la tête d’un petit empire médiatique dans son pays et d’un puissant groupe énergétique, le Tchèque francophile de 50 ans a accéléré ses investissements dans l’Hexagone.

En 2023, il a mis la main sur le numéro deux de l’édition Editis, cédé par Vivendi.

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Depuis 2018, il a racheté les magazines du groupe Lagardère Active (dont Elle) et Marianne, lancé l’hebdomadaire « Franc Tireur », acquis 45 % du média vidéo Loopsider, plus de 5 % du groupe TF1, et est entré au capital de Louie Media (podcasts).

Il a également renfloué Libération, sans pour autant en devenir actionnaire, mais a revendu en 2023 ses parts dans Le Monde à Xavier Niel.

En juin 2025, il a lancé la chaîne généraliste T18 sur la TNT (télévision numérique terrestre). Et il recentre son portefeuille, s’apprêtant à céder les magazines people Ici Paris et France Dimanche à Prisma Media, ainsi que Télé 7 Jours au groupe allemand Bauer Media.

Vincent Bolloré, à droite toute

Le milliardaire conservateur de 73 ans est à la tête d’un empire médiatique accusé par la gauche de promouvoir des idées d’extrême droite, ce qu’il conteste.

Il contrôle les quatre entités issues de la scission du géant Vivendi en décembre 2024 : Canal+ (médias), Havas (communication), Louis Hachette Group (édition et médias) et ce qu’il reste de la holding Vivendi.

Côté télé, le groupe Canal+ comprend notamment CNews, leader régulière des chaînes info en part d’audience.

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Vincent Bolloré est présent dans la presse magazine via le numéro un du secteur Prisma Media (Voici, Capital, Femme actuelle…), branche de Louis Hachette Group.

Son empire ne s’arrête pas là : en 2023, Vivendi avait finalisé l’absorption de Lagardère (Europe 1, Paris Match, JDD…), cédant au passage Gala au Figaro et Editis à Daniel Kretinsky pour satisfaire aux règles européennes de la concurrence.

Cette acquisition s’est accompagnée d’un profond remaniement au JDD, avec un directeur proche de l’extrême droite, entraînant une grève et des départs massifs, comme auparavant à i-Télé (devenue CNews) et Europe 1.

Paris Match a depuis été racheté en 2024 par un autre milliardaire, Bernard Arnault.

Bernard Arnault, le roi du luxe

Le PDG du numéro un du luxe LVMH, qui convoitait Paris Match de longue date, est déjà actionnaire des quotidiens Les Échos et Le Parisien/Aujourd’hui en France, ainsi que de Radio Classique.

Le groupe Les Échos-Le Parisien a également racheté plusieurs médias spécialisés et l’institut de sondage OpinionWay.

LVMH est en outre actionnaire du groupe de médias Challenges, éditeur du magazine du même nom et qui a cédé à Bernard Arnault Sciences et Avenir en 2025.

Le magnat de 76 ans a aussi racheté cette année la totalité du quotidien libéral L’Opinion et du site d’actualité financière L’Agefi, dont il détenait déjà des parts.

Matthieu Pigasse, « Bolloré de gauche »

Le banquier d’affaires de 57 ans, qui a cédé l’essentiel de ses parts dans Le Monde, est à la tête du groupe Combat, propriétaire de Radio Nova, du magazine Les Inrockuptibles, de festivals de musique (dont Rock en Seine) et actionnaire du géant de la production audiovisuelle Mediawan.

Engagé à gauche, Matthieu Pigasse revendique mener une bataille idéologique, d’où le nom de son groupe. « La mission du groupe Combat » est de « faire contrepoids » aux « groupes médias et culturels, poussés par des milliardaires de droite ou d’extrême droite », a-t-il déclaré en août au média musical Billboard France.

« J’assume pleinement […] l’engagement politique des médias dont je suis propriétaire », a-t-il ajouté, en jugeant que « CNews, Europe 1, JDD, ces trois médias achetés par Vincent Bolloré, sont désormais utilisés sans aucun doute possible en réseau de médias au service de l’extrême droite ».

Pierre-Edouard Sterin et les autres

Parmi les fortunes du secteur figurent aussi les familles Dassault (Le Figaro), Bouygues (TF1) et Pinault (Le Point).

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Pour qui roule Stérin, le milliardaire conservateur?

Pour qui roule Stérin, le milliardaire conservateur?

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin ne s’est pas présenté mardi à l’Assemblée devant la commission d’enquête sur «l’organisation des élections en France”.

Trublion des télécoms avec l’opérateur Free, Xavier Niel est actionnaire des groupes Nice-Matin, France-Antilles et Paris-Turf, et a financé la création en 2022 du média en ligne « L’Informé ». En 2024, il a cédé la quasi-totalité de ses parts dans Le Monde à un « Fonds pour l’indépendance de la presse ».

Un autre milliardaire se tient en embuscade : le conservateur Pierre-Edouard Stérin, qui a cherché en vain à acheter l’hebdomadaire Marianne en 2024 et lorgne de petits médias diffusés sur les réseaux sociaux.