6.200 Niçois étaient invités ce vendredi 29 août au Jardin Albert-1er pour le traditionnel “Lou festin Nissart”. Une rentrée politique marquée par l’officialisation, mercredi, de la candidature d’Éric Ciotti à la mairie de Nice en 2026. Christian Estrosi se refuse toujours à toute réaction.

En présence de sénatrice, dont Dominique Estrosi-Sassone, ou encore du président de la Région, Renaud Muselier, 6.200 Niçois ont répondu présent ce vendredi 29 août au Jardin Albert-1er pour le traditionnel “Lou festin Nissart”. Il y a deux jours, Éric Ciotti officialisait sa candidature à la mairie de Nice pour 2026. Un timing qui a électrisé la rentrée politique locale. Mais face à cette annonce, Christian Estrosi garde le silence, préférant mettre en avant son bilan et sa vision de la commune comme “valeur refuge”.

De gauche à droite : Renaud Muselier, président de la Région Sud, Christian Estrosi, maire de Nice et sa femme et journaliste Laura Tenoudji De gauche à droite : Renaud Muselier, président de la Région Sud, Christian Estrosi, maire de Nice et sa femme et journaliste Laura Tenoudji © Radio France – Océane ZitouniRenaud Muselier, président de la Région Sud, a ouvert le Lou Festin Nissard par un discours élogieux sur la ville de Nice et son Maire Christian Estrosi Renaud Muselier, président de la Région Sud, a ouvert le Lou Festin Nissard par un discours élogieux sur la ville de Nice et son Maire Christian Estrosi © Radio France – Océane ZitouniUne rentrée sous tension politique

Le calendrier n’avait rien d’anodin. Mercredi 27 août, Éric Ciotti, ex-président des Républicains, aujourd’hui président de l’UDR (Union des Droites) et député des Alpes-Maritimes, s’est lancé officiellement dans la course aux municipales de 2026 à Nice. Deux jours plus tard, Christian Estrosi accueillait plus de 6.000 Niçois dans les jardins Albert-1er pour son banquet annuel. Une édition record : “On a dépassé les 6 000, on a refusé 2 000 personnes. Peut-être parce que les Niçois ont besoin de venir vers cette valeur refuge et celui qui l’incarne le mieux”, avance le maire.

Interrogé sur la candidature de son rival, il botte en touche : “La campagne commencera en février. D’autres candidatures se sont déjà déclarées, je n’ai pas réagi. Je n’ai pas l’intention de réagir naturellement.”

“Je n’ai pas cette arrogance”

Relancé sur l’idée d’un banquet déjà prévu l’an prochain sur le prolongement de la coulée verte actuellement en travaux, annoncé au plus de 6.000 niçois devant lui lors de son discours, Christian Estrosi balaie toute assurance : “Je n’ai pas cette arrogance, je n’ai pas cette prétention. Je sais de quoi est faite la démocratie.”
Il insiste : sa priorité reste de terminer son mandat. “On me reprocherait beaucoup de ne pas aller jusqu’au bout des responsabilités qui m’ont été confiées. Je n’ai pas été élu pour cinq ans et demi, mais pour six ans.”

Le maire se place aussi en rempart face aux extrêmes : “Ces combats ne m’ont jamais inquiété, jamais fait peur. Plus que jamais, je dois être un rempart face à ceux qui voudraient mettre Nice sous tutelle d’un appareil politique. Je veux me placer au-dessus de tout pour rassembler.”

Les attaques glissées à demi-mot

Sur l’attitude de ses adversaires, Estrosi joue la carte du sous-entendu. “Peut-être qu’il y en a autant qui ont envie aujourd’hui de s’intéresser à Nice parce qu’il n’y a plus tant de choses que cela à faire, tellement j’en ai réalisé. Ils se disent que la ville est belle à prendre.”

Une pique voilée, sans citer Éric Ciotti, qui lui permet d’insister sur son bilan et sa présence sur le terrain : “Il ne faut jamais être fatigué d’avoir toujours des raisons de témoigner de l’amour pour les gens et pour les réalisations que j’ai faites.”

Le volet judiciaire

Sur l’affaire de l’Eurovision Junior, dont le parquet de Marseille doit rendre une décision à l’automne. Le maire a affiché sa sérénité : “Je suis mis en cause par personne, il n’y a pas de poursuite. Mes concitoyens savent que j’ai toujours été un modèle d’exemplarité.”

Christian Estrosi assure avoir “ramené la part d’intégrité qui manquait” dans l’administration niçoise : “Chaque fois que quelqu’un a fauté, je savais l’écarter. Ce que j’ai appliqué pour les autres, je me l’applique à moi-même.”

Entre fête et campagne

Officiellement, Christian Estrosi refuse de se projeter. “Le temps viendra où nous aurons l’occasion de débattre. Mais il y a d’autres choses à faire.” Pourtant, l’ambiance du “Lou festin Nissart sonnait déjà comme un lancement officieux.

6.200 Niçois réunis au Jardin Albert 1er à Nice lors de la 12ème édition du Lou Festin Nissart 6.200 Niçois réunis au Jardin Albert 1er à Nice lors de la 12ème édition du Lou Festin Nissart © Radio France – Océane Zitouni