L’interprofession des œufs (CNPO) a dénoncé l’importation de centaines de milliers d’œufs d’Ukraine « ne respectant pas les normes de production européennes », pouvant « contenir des antibiotiques interdits ». Elle a réclamé des contrôles de conformité « renforcés ».
Depuis le printemps, plusieurs lots d’œufs provenant d’Ukraine avec un code 3 (élevage en cage) ont été repérés dans différentes grandes surfaces, notamment un lot de 300 000 œufs dans un magasin Leclerc à Rouen. Un cas isolé s’est défendu l’enseigne.
Selon le CNPO, quatre contrôles, effectués sur des œufs ukrainiens exportés en Slovaquie et en Pologne, ont révélé la présence de substances considérées comme dangereuses pour la santé. Ces analyses n’ont pas eu lieu en France.
Le CNPO appelle les autorités à renforcer les contrôles, tout en demandant à la grande distribution, une « réunion d’urgence » pour « remédier à cette situation de concurrence déloyale ». Hier, la ministre de l’Agriculture a rappelé les distributeurs à leur devoir d’exemplarité, incitant les consommateurs à acheter français et promis de réclamer à la Commission européenne un renforcement des contrôles.
Face à l’augmentation de la consommation d’œufs, protéine animale privilégiée en période d’inflation, des tensions dans les stocks ont émergé depuis le début de l’année et certains rayons se sont vidés après des achats de précaution. « Les ventes ont augmenté de 5 % en volume cette année – à fin juillet – par rapport à l’année 2024, soit environ 350 millions d’œufs en plus par rapport aux sept milliards de l’année dernière. On a été capable de répondre et de fournir la grande distribution », selon Yves-Marie Beaudet, président du CNPO.