C’est un pas de plus. « Ma saison a débuté à partir du moment où j’ai repris la course. Mais il faut être encore prendre le temps pour être à 100 % », dit Soufiane Bahassa, pour qui le staff table sur un bon mois de montée progressive en puissance. Satisfaction de la saison dernière, l’ailier des Girondins, 30 ans, est entré en jeu, samedi au stade Atlantique contre Granville (0-1), quatre mois et demi après s’être rompu un ligament de la cheville gauche au même endroit. Jeudi, pour « Sud Ouest », il est revenu sur cette longue route.
Vous vous êtes blessé dès la première action du match au sommet contre Saint-Malo le 12 avril (1-0). Comment l’avez-vous vécu ?
Sur le moment, je n’y croyais pas. Mais dans les cinq minutes qui ont suivi, je me suis rendu compte que c’était plus qu’une entorse. J’ai appris dans les jours suivants que je devais me faire opérer. Il y a plein de choses qui tournent alors dans la tête. J’étais en fin de contrat, c’était la fin de saison… J’avais discuté un peu juste avant avec les dirigeants. J’avais dit que c’était mon club… La certitude de ma prolongation, je ne l’ai eue qu’en juin. Tant que rien n’est signé, rien n’est sûr. Mais j’avais eu entre-temps de vraies discussions, avec la parole de certaines personnes au club et ça m’avait rassuré.
Il restait un petit espoir de montée. Est-ce encore plus difficile de se retrouver spectateur ?
Contre Saint-Malo, j’étais à la fois frustré et content car la victoire entretenait notre chance. Malheureusement, la suite ne s’est pas passée comme prévu. Je me suis alors concentré sur ma guérison. On avait démarré de manière compliquée, à l’arraché. Malgré cela, on avait créé quelque chose de magnifique, on avait remonté onze points de retard. Et on a tout gâché nous-mêmes. À titre personnel, j’ai beaucoup appris avec le coach (Bruno Irles) et Dado (Prso, l’adjoint, NDLR). Les statistiques montrent que j’ai apporté (3 buts et 5 passes décisives en 24 matchs de N2) mais pas assez. J’ai réalisé de très bons débuts aux Girondins, mais j’étais déçu.
Qu’est-ce qui a été le plus dur lors de votre rééducation ?
Après l’opération, on a mis un programme en place avec le chirurgien et le staff médical dont le timing a été très bien respecté. Je devais être sérieux, je pense l’avoir été. Ne pas pouvoir poser mon pied pendant plusieurs semaines a été très difficile. C’est ma première grosse blessure. Je ne le souhaite à personne. J’ai eu des moments où j’avais le moral bas. Je voyais ma cheville qui ne bougeait pas. Je m’interrogeais si elle allait revenir comme avant. Je suis croyant, je me suis dit que c’était une épreuve que j’allais surmonter.
Vous avez passé deux semaines au CERS de Capbreton. Qu’en retenez-vous ?
J’ai rencontré Marvin Adelaïde qui joue au Puy (N1), Rémy Labeau-Lascary qui vient de signer à Angers (ex-Lens, L1), Regha Fresneau des Herbiers (N2). On était entre sportifs, focus du matin au soir sur le travail. Le temps passe plus vite. Mais je remercie vraiment le kiné (David Das Neves) et le doc (Thibaud Viricelle) du club, qui ne m’ont pas lâché pendant toute la trêve, qui répondaient aussitôt dès que j’avais une question. Quand je suis revenu de Capbreton, la saison était finie mais ils étaient toujours au club pour s’occuper de moi. J’ai pu couper quinze jours après et je suis revenu une semaine avant la reprise. J’avais de l’appréhension, mais DD (David Das Neves) était toujours là pour me rassurer.
« Je m’interrogeais si ma cheville allait revenir comme avant »
Comment avez-vous vécu la reprise de la compétition ?
J’ai recommencé avec le collectif une semaine avant la première journée contre Avranches (0-0, le 17 août). Si j’avais pu jouer, je l’aurais fait mais le staff me disait que je prenais un risque inutile. Les sensations sont bonnes. J’ai beaucoup travaillé le cardio en salle sur vélo, je ne prends pas beaucoup de poids. Mais je ne suis pas à mon maximum. Je dois revenir, et j’espère après faire mieux que la saison dernière. Je suis un des quatre à être resté (avec Diabaté, Grillot, Trichard), on n’est pas beaucoup à avoir la trentaine. On est là pour amener le groupe dans le bon sens. On a un début de saison compliqué, mais on va faire en sorte que ça change rapidement.
Le match
Châteaubriant (14e/0 pt) – Girondins (12e/1 pt), ce samedi à 18 heures stade de la Ville en bois à Châteaubriant.
SUPPORTERS
Les Ultramarines après le match samedi et à l’entraînement jeudi, les North Gate à la sortie du parking samedi : le supporters ont marqué le coup après la défaite contre Granville. « Les nouveaux ont vu qu’il y a un environnement avec lequel il faut apprendre à vivre au quotidien », dit Soufiane Bahassa. « Les Ultramarines ont dit ce qu’ils avaient à nous dire. On a écouté, je comprends leur frustration. Ce qu’on fait n’est pas top. Les North Gate ont aussi dit leur mécontentement du match et du fait qu’on n’était pas allé vers eux. On leur a dit que ça ne se reproduirait plus. »