Depuis le début de l’été, plusieurs personnes handicapées en fauteuil roulant se plaignent de l’absence d’accès au Panorama. L’un d’entre eux vient de déposer plainte contre l’organisateur de l’évènement.

Le Panorama, rooftop sur le toit du Corum, promet une vue à 360° sur Montpellier du 13 juin au 14 septembre. Un lieu « emblématique », auquel les visiteurs en fauteuil roulant ne peuvent pas accéder d’après plusieurs personnes à mobilité réduite (PMR).

Le 13 juin dernier, une vingtaine de manifestants se sont rassemblés devant les marches du palais des congrès pour « dénoncer l’inaccessibilité du rooftop du Corum et l’impossibilité de profiter comme tout le monde de tous les évènements festifs ».

Une plainte pour discrimination

Suite à cette mobilisation, Emmanuel Hunault, l’un des manifestants, a déposé plainte auprès du procureur de la République contre Vincent Cavaroc, directeur des Halles Tropisme et organisateur pour la seconde année consécutive de Panorama. Ce dernier est accusé de « discrimination à l’égard des personnes handicapées », de « non-respect de la loi de 2005 sur l’égalité des chances » et « traitement inégal et défavorable à l’égard des PMR ».

« On est en 2025, il est interdit de nous traiter comme ça. La première édition de Panorama avait été organisée en vitesse, donc ça pouvait aller. Mais là, il y avait tout le temps de rendre le rooftop accessible aux PMR », regrette Emmanuel Hunault.

Des mesures compensatoires

« On sait que le lieu n’est pas 100 % accessible mais nous ne sommes pas les propriétaires du bâtiment qui a été construit comme ça. Nous ne pouvons donc pas faire de travaux structurels pour rendre accessibles l’héliport (NDLR : où se trouve le rooftop du Corum) aux PMR », se défend de son côté Vincent Cavaroc. Ce dernier affirme que c’est à la mairie de Montpellier de se charger des travaux pour rendre accessible le rooftop.

Le directeur des Halles Tropisme ajoute toutefois que ses équipes s’efforcent de proposer des mesures compensatoires aux PMR. « Il s’agit de faire un maximum d’activités au belvédère (NDLR : l’étage inférieur du rooftop, accessible en ascenseur) pour que les PMR puissent accéder au plus grand nombre de services proposés par le Panorama ». Au menu : service de bar et de restauration, un mobilier adapté et l’ensemble de la programmation culturelle et musicale au niveau du belvédère. Cette année, Vincent Cavaroc explique avoir acheté « un siège roulant à trois roues » et former ses équipes à « monter manuellement » les personnes qui le demandent.

Un belvédère qui ne rivalise pas avec le rooftop ?

Pour Emmanuel Hunault, « ces compensations proposées et cette différence de traitement sont indignes, rabaissantes et discriminante à l’égard des personnes handicapées ». L’homme affirme que le belvédère n’a rien à voir avec le rooftop, car il est à trois quarts couverts et propose une vue nord à 120°, contre 360° à l’étage supérieur.

« Quelque 90 000 personnes sont allées sur le Panorama l’année dernière. S’il n’y avait eu que le belvédère, il n’y aurait même pas eu 10 000 visiteurs. Quand j’y suis allé tout le monde était en haut en train de faire la fête. Nous étions exclus en bas », regrette Emmanuel Hunault.

De son côté, la mairie explique que la Corum « fait l’objet d’études afin d’améliorer l’accessibilité générale du site, notamment pour l’ensemble du toit ».

Les PMR qui veulent accéder au rooftop sont donc toujours dans l’attente.