Deux adolescentes, dont les parents avaient signalé la disparition dans la nuit, ont été percutées mortellement par un train jeudi matin dans un tunnel à Lormont, près de Bordeaux. La tante de l’une des victimes témoigne sur RMC et s’interroge sur les raisons qui ont poussé sa nièce à se rendre – pour la deuxième fois – dans ce tunnel.
Un drame a frappé la commune de Lormont, en Gironde. Jeudi matin, les corps de deux adolescentes âgées de 14 et 15 ans ont été découverts dans un tunnel ferroviaire, à proximité de Bordeaux. Tout porte à croire qu’elles ont été percutées par un train dans la nuit.
C’est le père de l’une des jeunes filles qui a fait la macabre découverte. Les deux adolescentes avaient disparu quelques heures plus tôt, dans la nuit de samedi à dimanche. Alerté par une photo envoyée sur Snapchat et montrant le tunnel, le père a décidé de se rendre sur place. En géolocalisant le téléphone de sa fille, il a finalement retrouvé les deux corps sans vie.
« On n’arrive pas à réaliser »
Au pied de l’immeuble où habitait l’une des victimes, Christina, l’émotion est immense. Sa tante peine à trouver les mots. « On n’arrive pas à réaliser… On a toujours l’impression qu’elle va revenir », confie-t-elle, la voix brisée. Elle raconte aussi le pressentiment du père. « Il a vu que la photo avait été prise dans le tunnel. Il est parti immédiatement. En arrivant, il a trouvé sa fille ».
« Elle était déjà allée une première fois » dans le tunnel, indique sa tante. Alors qu’est-ce qui a pu pousser les deux adolescentes à pénétrer dans ce tunnel ferroviaire? « Peut-être l’adrénaline, le fait de voir des gens sur Tiktok… Je ne sais pas. Mais il aurait fallu mettre des barrières pour empêcher les enfants d’entrer », avance la tante, bouleversée.
À Lormont, la mairie a mis en place une cellule psychologique pour accompagner les familles des victimes. Le maire, lui, souligne la difficulté de sécuriser complètement les voies ferrées. « Nous avons deux lignes ferroviaires protégées mais lorsqu’il y a des volontés d’aller directement sur les lignes, elles sont vraiment très difficile à maîtriser », a-t-il déclaré devant la presse.
Sur place, l’entrée du tunnel est protégée par un vaste portail en métal, toujours scellé par une chaîne, a constaté l’AFP. Selon des voisins, des personnes pouvaient le contourner la nuit, en crapahutant dans les arbres et les talus de végétations.
Une enquête en cours
Le parquet de Bordeaux a confirmé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances exactes du drame. À ce stade, la piste privilégiée reste celle d’un accident : les deux adolescentes auraient été happées par le passage d’un train. Problème : aucun conducteur de la SNCF n’a signalé d’incident dans la nuit. « Il est possible qu’elles aient été percutées sans que le conducteur ne s’en aperçoive « , a précisé le procureur.
Les enquêteurs cherchent à reconstituer les dernières heures des deux collégiennes. Quelques heures avant leur mort, l’une d’elles avait envoyé une vidéo tournée avec son amie dans le tunnel. D’après les premiers éléments, elle ne contenait aucun message à caractère suicidaire.
Pierre Bourgès et Guillaume Biet