Publié le
29 août 2025 à 8h44
Haute de plus de 3m, la Spirale trône discrètement sur l’esplanade Charles de Gaulle rénovée, juste en face du musée Fabre, à Montpellier. Si elle a été installée en mai dernier, suite à un malheureux épisode la sculpture de l’artiste castelneuvienne Germaine Richier a été enfin inaugurée ce mercredi 27 août.
Dans l’espace public
L’esplanade Charles de Gaulle, qu’il faut donc appeler esplanade des Arts et de la Culture depuis sa rénovation, a accueilli comme il se doit la Spirale de Germaine Richier, respectant ainsi le souhait de l’artiste d’une oeuvre accessible à tous et présentée dans un cadre naturel, là où elle a vu naître son travail. Née à Castelnau, Germaine Richier a étudié la sculpture à Montpellier dès 1921, avant de se rendre à Paris. Formée à la tradition d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle, l’artiste s’affirme en à peine plus de 25 ans – des années 1930 à sa disparition précoce en 1959 – comme profondément originale et radicale. Elle est de plus la première artiste à connaître une reconnaissance nationale et internationale dans la sculpture.
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Cinq de ses œuvres, parmi lesquelles L’Escrimeuse avec masque ainsi que La Chauve-souris et l’Araignée I, ont déjà été acquises par la Ville de Montpellier avec le soutien de l’association des Amis du musée Fabre. Le musée Fabre qui consacre d’ailleurs, depuis sa rénovation en 2007, une salle de son parcours permanent à Germaine Richier, signant un engagement sans faille dans la diffusion et la défense de son travail. En 2023, la rétrospective qui lui était consacrée à Montpellier, en partenariat avec le Centre Pompidou, avait attiré près de 50 000 visiteurs. Fidèle à son engagement auprès de cette artiste majeure, la Métropole de Montpellier a souhaité acquérir La Spirale et faire découvrir son œuvre à un plus large public. Cette acquisition, à hauteur de 370 000€, a été permise grâce aux 173 mécènes particuliers, entreprises, associations et fondations, participant à 72% du financement, dont le nom est porté sur une plaque au pied de la statue.
Victime collatérale
L’Europe et la Mer de Sandro Chia. (©CN / Métropolitain)
Fondue à titre posthume selon les indications laissées par l’artiste, La Spirale en bronze, qui culmine à plus de trois mètres de haut, prend pour point de départ un coquillage érodé par la mer. Elle témoigne de la fascination de l’artiste pour la composition en spirale, à la fois organique et géométrique, notable dans d’autres œuvres. Nous invitant à la contemplation de la nature, Germaine Richier fait de ce petit coquillage un réel « monument » comme l’a fait en poésie son ami Francis Ponge, proposant de nous attarder sur l’objet du quotidien à la banalité apparente, élevant le commun et l’usé au rang d’art.
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Si la Spirale a été installée en mai dernier, elle avait souffert d’un incendie quelques jours après, victime collatérale d’affrontements entre forces de l’ordre et des agitateurs en marge de la victoire du PSG en Ligue des Champions. Souffrant d’oxydation, un travail de restauration a été nécessaire pour lui redonner toute sa patine. C’est désormais en toute discrétion qu’elle trône en face du musée Fabre, comme une invitation à s’y rendre, rejoignant ainsi l’oeuvre de Sandro Chia, elle beaucoup plus imposante, L’Europe et la Mer posée depuis décembre 2024 devant les marches du Corum. D’autres devraient les accompagner dans le futur.
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La bourse Françoise Daulte
L’inauguration de cette sculpture en bronze a été précédée de la remise de la bourse « François Daulte » à son lauréat Dominique Ganibenc.
La bourse Françoise Daulte récompense pour la deuxième année un ou une chercheuse en histoire et histoire de l’art dont le champ de recherche entretient un lien étroit avec le Musée Fabre et Montpellier. Cette bourse annuelle est mécénée par Olivier Daulte et Marianne Delafond, enfants de François Daulte, important historien de l’art qui a notamment travaillé longuement sur Frédéric Bazille.
Le musée Fabre conserve depuis 2017 un fonds « François Daulte » constitué du fonds d’archive de l’historien d’art, auteur notamment du premier catalogue raisonné de Frédéric Bazille (1841-1870). À ce fonds s’ajoute un ensemble exceptionnel de 76 lettres autographes de Frédéric Bazille, 8 lettres de sa famille et 30 lettres de ses amis artistes : Claude Monet, Auguste Renoir et Edmond Maître notamment.
Après Augustin de Butler, historien de l’art, lauréat de la bourse François Daulte 2024, le prix Daulte 2025 a été attribué à Dominique Ganibenc pour son projet intitulé « A l’ombre des grands chantiers : l’œuvre d’Auguste Baussan et son rôle dans la vie artistique et culturelle à Montpellier ». Cette année, le lauréat a proposé un sujet portant sur un sculpteur montpelliérain Auguste Baussan, proche de Frédéric Bazille, et auteur d’un important corpus de sculptures dans l’espace public montpelliérain. Il est notamment l’auteur de la pierre tombale de Frédéric Bazille située dans le cimetière Saint-Lazare.
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