L’homme d’affaires a acquis cet été ce joyau de la Côte d’Azur, situé au pied du village d’Èze.

C’est une bulle, un lieu hors du temps, mini-presqu’île accrochée à la falaise, au pied du village d’Eze, dans les Alpes-Maritimes. Une famille de Sud africains, qui en était propriétaire, en avait fait son pied à terre, puis un hôtel dont chaque chambre, chaque suite, était décorée selon les goûts d’un de ses membres. On passait ainsi d’un univers digne du photographe Helmut Newton, très marqué par les années 1980, à des univers africains, avec peau de zèbre et pieds d’éléphants.

Avant, au début du siècle dernier, le Cap Estel fut la propriété de la comtesse Mery de la Canorgue à qui l’on doit, entre autres, les formidables jardins de cette grande maison blanche. D’immenses ficus étrangleurs montent la garde, prêts à régler leur compte aux importuns. Le comte Sergueï Stroganoff fut son successeur. Puis ce fut au tour d’un pilote automobile, héritier d’une famille d’armateurs grecs de profiter des lieux. Depuis le 17 juillet, le Cap Estel appartient à l’homme d’affaires Bernard Arnault, qui s’est offert ce joyau pour la coquette somme de 200 millions d’euros, selon Nice matin.


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Le secret de ce 5-étoiles ? Rester hermétique aux modes, aux tendances

Les artistes donnèrent à ces deux hectares bénis des dieux un supplément d’âme. Après la guerre, l’hôtelier Squaciafichi fit rayonner l’endroit et sut y attirer Greta Garbo ou Anthony Quinn. On dit que les Beatles y séjournèrent, à la fin des années soixante, et y composèrent Michelle. Bono, le leader de U2, adora l’endroit, avant d’acheter une maison dans le village, un peu plus haut.

Le secret de ce 5-étoiles ? Rester hermétique aux modes, aux tendances. Au Cap Estel, le temps ne s’est pas contracté. On prend un petit déjeuner sur une des nombreuses terrasses, à peine troublé par le ballet des hélicoptères qui relient Nice à Monaco, au loin. Et puis, après avoir rêvé de jeter son smartphone à la mer, on s’isole sur la fabuleuse plage de galets de l’hôtel. Inutile d’aller plus loin, le bonheur est ici, sous la forme de quelques transats. Plein soleil. Ni voiture, ni passant, surtout pas de musique. Le Cap Estel compte parmi ces endroits rares qui sont restés inchangés depuis l’époque où Scott Fitzgerald et quelques autres venaient s’y prélasser, y faire les fous. La directrice Babeth Moraglio, une enfant du pays, avait su conserver cet état d’esprit.

Pour une nuit au Cap Estel  en chambre Deluxe avec vue sur mer, il faut actuellement compter à partir de 1950 €, petit déjeuner inclus.