Les Serruriers de confiance. À lui seul, le nom de leur « société » suggérait un travail fiable, honnête et sérieux. Les serruriers en question, quatre hommes, étaient pourtant loin d’être intègres. Interpellés les 25 et 26 août derniers et placés en garde à vue, ils sont soupçonnés d’avoir détérioré sciemment plus d’une centaine de serrures dans plusieurs immeubles d’habitations d’Asnières.
Les policiers d’Asnières se sont lancés sur la piste de ces présumés artisans véreux, dès le 8 juillet. « Un très grand nombre de plaintes venaient d’être déposées au commissariat, confie une source policière. À chaque fois, les plaignants expliquaient que la serrure de leur porte d’entrée avait été détériorée. »
Parmi ces victimes, beaucoup avaient adopté le même réflexe : faire appel aux Serruriers de confiance, mystérieuse société dont les flyers avaient justement atterri dans les boîtes aux lettres des résidences concernées. De quoi alimenter les soupçons des fonctionnaires de police en charge de l’enquête. Des soupçons confortés le 21 août dernier par une nouvelle série de plaintes déposées au commissariat d’Asnières.
Un important travail d’investigation a été mené. Notamment sur les images de vidéoprotection. Des images sur lesquelles les policiers ont vite repéré, puis identifié, deux individus entrer et sortir des bâtiments concernés. Selon nos informations, l’examen des images captées par les caméras aurait également permis d’identifier le véhicule utilisé par les suspects.
Près de 120 faits sont imputés aux quatre hommes
Selon les éléments de l’enquête, ces derniers détérioraient eux-mêmes les serrures afin d’inciter les victimes à faire appel à leur service. « Après avoir déposé leurs flyers dans les boîtes aux lettres, ils injectaient eux-mêmes de la colle dans les serrures puis attendaient les appels pour intervenir » précise la même source.
Au total, près de 120 faits sont imputés aux quatre hommes par les enquêteurs pour un préjudice estimé à quelque 89 000 euros. Déférés ce mercredi, ils ont été placés en détention provisoire en attendant leur jugement, le 15 octobre prochain, pour escroquerie en bande organisée et dégradations volontaires en réunion.
Sur sa page Facebook, le maire (LR) Manuel Aeschlimann s’est félicité de l’efficacité du système de vidéosurveillance de la ville, saluant au passage « le remarquable travail d’enquête des services d’investigation de la Police nationale d’Asnières ».