Si Tani Vili, après deux échecs à l’UBB et au RC Vannes, a choisi de relancer sa carrière au Stade français, c’est en grande partie en raison de la présence de Morgan Parra. Explications.

Dans le jargon des agents de joueurs, le recrutement de Tani Vili par le Stade français est qualifié d’opportunité de marché. Le trois-quarts centre, qui évoluait l’an passé au RC Vannes, a profité d’une clause de sortie prévue en cas de relégation pour se libérer de sa dernière année de contrat. « Je voulais pouvoir continuer à jouer en Top 14 », assure le joueur qui l’an passé n’a pas forcément brillé avec le club breton. Doux euphémisme. Seulement trois titularisations en Top 14 pour dix feuilles de match, les chiffres témoignent. « Je n’avais pas peut-être pas l’état d’esprit qui colle au club », dit-il sobrement. Las, depuis son éclosion, celui qui a déjà été convoqué par le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié pour les tournées d’été 2021 et 2022 en Australie et au Japon, tarde à confirmer. « J’ai encore besoin de prendre de la confiance en moi pour revenir à mon niveau, celui que j’avais à mes débuts à Clermont. Mais j’ai le sentiment d’avoir un bon état d’esprit, bien meilleur depuis que je suis arrivé au Stade français. J’ai vraiment hâte de commencer l’année, de jouer et de confirmer pour faire fermer la bouche de certaines personnes.  » Un propos exempt de toute ambiguïté sur le niveau de motivation du garçon qui sait probablement qu’après ces deux échecs à l’UBB et au RC Vannes, le club de la capitale représente sa dernière chance de s’affirmer au plus haut niveau.

Si Tani Vili se sent bien à Paris, c’est qu’il y a retrouvé quelques vieilles connaissances. D’abord, Samuel Ezeala, son compagnon de formation à l’ASM. Ensuite, il a surtout renoué avec Morgan Parra, son ancien capitaine du côté du stade Marcel-Michelin. Une présence qui n’a rien d’anodine. « Ça a pesé dans mon choix, jure-t-il. Je l’ai eu au téléphone avant de me décider. Avec moi, Morgan n’a jamais eu de filtre. À Clermont, j’ai fait quelques conneries durant mes années de jeunesse. Morgan était notre capitaine, c’était la voix du vestiaire. Et si ce que je faisais ne lui plaisait pas, tant au niveau rugby que dans la vie de tous les jours, il était le premier à me le dire ou à m’accompagner, quand j’ai rencontré des difficultés sur le plan familial. Quand j’ai fait mes deux ou trois bêtises, ça a été aussi le premier à me déglinguer devant tout le monde mais aussi à me parler en privé, pour me dire les choses franchement. Le fait qu’il soit entraîneur de l’attaque au Stade français, je sais où je mets les pieds et ça me plaît. « 

Avec le Stade français, Vili semble entre de bonnes mains. Celles qui lui redonneront confiance et l’espoir de flirter de nouveau avec le XV de France ? « Je l’ai dans un coin de la tête, souffle-t-il timidement. J’ai eu la chance d’être convoqué pour des tournées d’été mais je n’ai aucune sélection. J’ai peut-être cru que j’étais arrivé mais en fait je n’ai rien fait. Je n’étais pas suffisamment mature et aujourd’hui, je pars de loin. » Et de conclure : « Ma priorité c’est d’abord de m’imposer au Stade français. »