Alors que les mairies de Grenoble (Isère) et Lyon (Rhône) ont décidé d’interdire temporairement le thon dans les cantines scolaires en raison de risques de contamination au mercure, le ministère de l’Agriculture a exclu toute « défaillance sanitaire » dans la protection des consommateurs contre l’exposition à ce métal lourd nocif.

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« Aucune défaillance sanitaire relative au respect des teneurs maximales réglementaires dans le thon n’a été identifiée par les services de l’État, ni remontée par les professionnels dans le cadre des autocontrôles », a déclaré le ministère de l’Agriculture, dans un message transmis à la presse ce vendredi 29 août. 

Cette déclaration intervient au lendemain de l’annonce par les mairies de huit villes représentant plus de 3,5 millions d’habitants, dont Grenoble et Lyon, de l’abandon temporaire des produits à base de thon dans les menus des cantines scolaires pour « faire cesser l’exposition des enfants au mercure ».

Classé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) parmi les dix substances les plus préoccupantes pour la santé publique, le mercure est toxique pour le système nerveux, en particulier pendant son développement in utero et durant l’enfance. La principale source d’exposition est la consommation de poisson, notamment de poissons prédateurs comme le thon ou l’espadon.

En octobre 2024, les ONG Bloom et Foodwatch avaient alerté sur la contamination généralisée du thon au mercure après avoir fait tester aléatoirement 148 boîtes de thon en conserve par un laboratoire indépendant. Cette étude avait montré que dans plus de la moitié des boîtes, la teneur en mercure dépassait la limite maximale fixée pour d’autres poissons comme le cabillaud ou les anchois, soit 0,3 mg/kg.

En octobre 2024, les ONG Bloom et Foodwatch avaient alerté sur la contamination généralisée du thon au mercure après avoir fait tester aléatoirement 148 boîtes de thon en conserve par un laboratoire indépendant. / Photographie d'illustration.

En octobre 2024, les ONG Bloom et Foodwatch avaient alerté sur la contamination généralisée du thon au mercure après avoir fait tester aléatoirement 148 boîtes de thon en conserve par un laboratoire indépendant. / Photographie d’illustration.

© MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS

Pour le thon, le seuil maximal est fixé à 1 mg/kg, mais il est calculé sur le « produit frais ». Selon les calculs de Bloom et Foodwatch, le mercure est plus concentré une fois le produit déshydraté et la concentration de mercure dans le thon en conserve peut donc aller jusqu’à 2,7 mg/kg. 

Critiquant l’absence de mesures prises depuis cette étude, les villes signataires, parmi lesquelles figurent également Grenoble, Lille, Montpellier et Rennes, ont appelé les ministères de la Santé et de l’Agriculture et les parlementaires français à défendre au niveau national et européen « un abaissement de la limite maximale de mercure dans le thon à 0,3 mg/kg ».  

Bloom, Foodwatch et l’association Banlieues Climat se joignent à cet appel.