La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a refusé ce vendredi 29 août 2025 de remettre en liberté à Angers (Maine-et-Loire) d’un jeune soupçonné d’avoir tenté d’assassiner un « junkie » qui s’en était pris à sa mère à Nantes (Loire-Atlantique).
Pour rappel, un homme d’une vingtaine d’années avait subi une violente agression au couteau rue Romain-Rolland, à Nantes (Loire-Atlantique), le 12 janvier 2024, au sein du quartier Bellevue. Il présentait « six plaies » dont une « au niveau du cœur » après avoir été poignardé « dans un hall d’immeuble » par « un homme cagoulé ».
« Arrête, tu vas le tuer », aurait d’ailleurs lancé un complice de l’auteur des coups de couteau. La victime était parvenue à sortir de l’immeuble, mais s’était effectivement « effondrée sur la route » alors qu’il avait le thorax et le colon perforés.
La vidéosurveillance avait permis d’accréditer le récit de la victime : l’homme avait été « conduit dans un hall » et « deux individus en scooter » étaient arrivés « simultanément ». Une « agitation certaine » était ainsi perceptible sur les images de la Ville de Nantes. Plusieurs profils génétiques seront par ailleurs découverts « sur des bouteilles et des chewing-gums » laissés sur place.
LA VICTIME S’ETAIT « EXHIBEE » DEVANT LA MERE DU SUSPECT
Le téléphone de Lotfi XXX, un jeune de 22 ans, bornait par ailleurs sur le lieu des faits : placé en garde à vue, ce jeune homme originaire d’Angers avait d’abord « contesté » sa participation, expliquant avoir seulement eu « vent » d’une rixe survenue « entre deux blédards ». Mais finalement, sa mère avait expliqué aux enquêteurs avoir été victime à plusieurs reprises de la victime, un « junkie » qui s’était notamment « exhibé sexuellement » devant elle dans le quartier Bellevue.
Placé sur écoutes dans sa cellule, son fils s’était « auto-incriminé » au téléphone, expliquant avoir agi « pour sa mère » : il a finalement reconnu être l’auteur des coups de couteau, mais conteste en revanche la « préméditation » ou le « guet-apens ». Décrit comme un homme à la « personnalité influençable » par un expert psychologue, ce jeune a un parcours de vie « étroitement lié à une mère possessive, exclusive et bipolaire » : il se considère comme « l’ange gardien de sa mère », avait analysé le praticien.
« Il a le sentiment d’être investi d’une mission de protection de sa mère », a convenu son avocat, Me Loïc Cabioch. De son point de vue, cet « élément » ne pouvait toutefois justifier son maintien en détention « dix-huit mois plus tard » : le jeune homme pouvait être hébergé chez le beau-père de sa compagne, à Angers, où cette dernière et leur enfant commun pourraient par la suite le rejoindre.
« Tous les jours je pense à ce qui s’est passé, je ne dors plus et je perds du poids », a soufflé pour sa part Lotfi XXX, déjà condamné à quatre reprises. Mais « on n’est pas à l’abri d’un passage à l’acte de cette intensité », a répliqué l’avocat générale, déplorant les « dégâts gravissimes » déjà causés par le jeune homme de 22 ans. L’information judiciaire devrait par ailleurs s’achever « d’ici quatre mois », a-t-elle dit pour justifier son maintien en détention. Ce vendredi 29 août 2025, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes s’est rangée à son avis./CB