L’accélération diplomatique est indéniable, mais le risque d’une sortie de route, élevé. Washington a été le théâtre, lundi 18 août, d’une réunion peu commune, improvisée en un week-end, entre les principaux dirigeants européens, les présidents ukrainien, Volodymyr Zelensky, et américain, Donald Trump.
L’unité affichée à la Maison Blanche, les amabilités échangées devant les caméras pour combler l’hôte vaniteux et imprévisible, qui se rêve en faiseur de paix en Ukraine comme ailleurs, ont conduit à une promesse de prolongation de cet effort. L’armée russe, elle, poursuit son agression militaire, comme si deux réalités – celle de l’activité diplomatique et celle du champ de bataille – demeuraient dissociées.
Au terme de ses échanges avec ses invités dans la East Room, Donald Trump s’est entretenu par téléphone avec Vladimir Poutine. Le principe d’une rencontre bilatérale entre le chef du Kremlin et Volodymyr Zelensky a été évoqué, dans un lieu non précisé, sans confirmation à cette heure de Moscou. « Une fois que cette rencontre se sera tenue », a précisé Donald Trump sur son réseau Truth Social, une autre, en format trilatéral, avec cette fois sa participation, suivrait rapidement.
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Le problème de ce séquençage rêvé réside dans l’idée que des rencontres de haut niveau entre dirigeants peuvent à elles seules résoudre un conflit aussi sanglant, aussi lourd d’implications, alors que les motivations et les calculs de l’agresseur russe demeurent inchangés. Rencontrer Volodymyr Zelensky serait un geste inédit depuis le début de la guerre, en février 2022, de la part du président russe, qui a toujours considéré son homologue comme illégitime. Mais il n’engagerait à rien sur le fond.
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