En choisissant Strasbourg pour les journées d’été du parti, du 21 au 23 août, les Écologistes ont voulu faire de l’action de Jeanne Barseghian une vitrine de l’écologie municipale, à moins d’un an des élections. La maire, qui a officialisé début juillet sa volonté de se représenter, a vanté son bilan et rasséréné des militants perturbés par le retour de bâton sur l’écologie : « Je crois au backlash du backlash » a-t-elle tenté.
Les Écologistes n’étaient pas les seuls à vouloir capitaliser sur l’évènement du parti dans la perspective des municipales de 2026. Les alliés locaux que sont Place publique, Génération.s, le PCF et s’linke Elsass en ont profité pour dégainer un appel à « un tournant populaire ». La palme du trolling de compétition revient au centriste Pierre Jakubowicz (Horizons) qui a publié sur ses réseaux une vidéo pour souhaiter la bienvenue à Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, avant de tomber à bras raccourcis sur le bilan de l’équipe sortante : « C’est à se demander s’il ne faut pas se passer des Écologistes pour réellement faire de l’écologie ». Dans le même temps, les trois partis centristes Horizons, MoDem et Renaissance ont placardé des affiches en ville accusant l’exécutif sortant de “greenwashing”. Les trois formations sont en discussion pour constituer une liste centriste commune.
Cette stratégie consistant à chercher les Écologistes sur leur terrain n’est pas partagée sur tout l’échiquier. Côté Républicains (LR), on estime, comme le délégué de la 3e circonscription Stéphane Bourhis, que ces initiatives sont une erreur tactique car elles reviennent « à placer les thèmes porteurs des écologistes au centre du débat ».
Premières rumeurs de sondages
Mais du côté de l’équipe Barseghian, on n’entend pas se laisser enfermer dans des commentaires sur le bilan. « 2026 ça ne sera pas à une notation sur 20 des sortants, mais une campagne projets contre projets » prévient-on. En tout cas le principe de listes séparées au premier tour entre les Écologistes et la France insoumise semble acté. Le député LFI Emmanuel Fernandes, qui était présent aux journées d’été à la Meinau, confirme que son mouvement « travaille à la préparation d’une offre insoumise à Strasbourg » en expliquant que l’annonce dès juillet de la candidature de Barseghian « n’augure pas d’une volonté de démarche unitaire ». La tête de liste sera désignée d’ici la fin octobre.
Les socialistes strasbourgeois, dans la foulée de leur premier secrétaire Olivier Faure, ont eux aussi poussé la porte des journées des Écologistes. Pour passer un message semble-t-il. « On fait une liste autonome au premier tour, mais nous ne sommes pas fermés à des discussions au second tour », glisse Mathieu Cahn, bras droit de Catherine Trautmann dans la préparation de 2026. Avec ce bémol : « Sauf si LFI fait partie du tour de discussions ».
La candidate RN Virginie Joron a décalé en octobre un évènement initialement prévu le 10 septembre. Il y a deux jours, le candidat non encore investi par les LR Jean-Philippe Vetter a repris, lui, le déroulé de sa campagne. La rentrée politique strasbourgeoise a démarré, on le voit, sur les chapeaux de roues tandis que des premières rumeurs de sondages agitent le microcosme ; un institut a semble-t-il testé quelques scenarios de candidatures, pour certains un peu farfelus, en début d’été.
L’hypothèse de législatives anticipées cet automne pourrait être l’occasion d’une répétition générale avant mars.