Ce chantier au long cours est le projet de retraite de cet admirateur de Gustave Eiffel, qui ne voulait pas « rester inactif » après avoir transmis l’entreprise familiale.
« Toute ma vie j’ai carburé », explique derrière ses lunettes celui qui n’a jamais vraiment cessé d’exercer. « Mais je ne me rendais pas compte du travail que c’était. On voit des dessins, on croit que c’est simple, mais c’est hyper compliqué. »
Dans cette aventure hors du commun, il a embarqué son petit-fils Killian dès les premières heures de son apprentissage dans l’entreprise familiale.
« Moi je me suis occupé des dessins, de l’assemblage et du montage », explique le jeune homme de 23 ans, casque de chantier vissé sur le crâne. « Mon grand-père s’occupe de la conception, et ensuite on en discute, pour voir si c’est réalisable. »
Plans originaux de la tour Eiffel
Le duo s’est appuyé sur les plans originaux de la tour Eiffel, brevetés en 1884 mais tombés depuis dans le domaine public, pour créer une reproduction parfaitement fidèle à la tour érigée pour l’exposition universelle de 1889.
Poussant leur sens du détail à l’extrême, ils ont notamment inclus les coursives d’origine du premier étage aujourd’hui réaménagé, les noms de 72 scientifiques (Lavoisier, Becquerel, Ampère…) inscrits en lettre d’or sur la structure, ou encore l’appartement que Gustave Eiffel s’était initialement installé au troisième étage.
« Je n’ai pas triché. Vous pouvez aller voir de près, je peux vous dire que c’est nickel. Il y a même les trèfles à quatre feuilles sur la deuxième traverse des arbalétriers. Eiffel l’avait fait, je l’ai fait », s’enorgueillit Jean-Claude Fassler.