(Washington) Le gouverneur démocrate de l’Illinois, où se trouve Chicago, a mis en garde dimanche contre une « invasion » par des militaires américains de cette mégapole du nord des États-Unis où Donald Trump veut déployer police et armée fédérales, officiellement pour réprimer la criminalité.

Publié à 12 h 38

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J.B. Pritzker, l’un des opposants en vue au président républicain, a également accusé le milliardaire, qu’il a déjà traité de « dictateur », de vouloir « stopper » et « prendre le contrôle » des élections législatives de mi-mandat en novembre 2026.

Après Los Angeles en juin et Washington depuis la mi-août, l’administration Trump a annoncé l’envoi prochain de policiers et militaires fédéraux, tels que le corps de réserve de la Garde nationale, dans d’autres villes démocrates comme Chicago, New York, Baltimore ou Boston.  

Évoquant la criminalité à Chicago, Donald Trump s’en est pris au « gouverneur mou et consternant de l’Illinois ». Il « dit qu’il n’a pas besoin d’aide pour empêcher LA CRIMINALITÉ. Il est FOU ! ! ! Il ferait mieux de remettre ça dans le droit chemin, et VITE, ou nous allons venir ! », a-t-il tonné samedi soir sur son compte Truth Social.  

 « Personne au gouvernement, ni le président, ni quiconque sous son autorité, ne m’a appelé ou qui que ce soit dans ma propre administration, ni à la municipalité de Chicago », a assuré M. Pritzker, qui, comme les 49 autres gouverneurs des États américains, a autorité sur les Gardes nationaux stationnés dans l’Illinois.

 « Il est donc clair qu’en secret, ils projettent une invasion par des troupes américaines », a-t-il prévenu, ajoutant que la justice serait saisie en cas de déploiement de militaires.

Son collègue démocrate, le maire de Chicago Brandon Johnson, a à cet égard signé un décret censé juguler l’autorité de forces de l’ordre fédérales si elles devaient être dépêchées dans sa ville.

 « Nous sommes obligés de prendre des mesures draconiennes pour protéger notre population contre l’élargissement du pouvoir fédéral », a dénoncé samedi l’édile d’une de ces mégapoles américaines souvent meurtries par la criminalité.  

J.B. Pritzker, tout comme son homologue Wes Moore à la tête du Maryland, où se trouve Baltimore et qui est aussi dans le collimateur de Donald Trump, accusent depuis une semaine le républicain conservateur de « fabriquer des crises » pour justifier l’envoi de forces fédérales dans des États démocrates.

Le gouverneur de l’Illinois a même soupçonné dimanche M. Trump d’avoir « comme autres objectifs de vouloir stopper les élections en 2026, voire, franchement, d’en prendre le contrôle ».

 « Il prétendrait qu’il y a des problèmes avec un scrutin et enverrait alors des troupes sur le terrain pour en prendre le contrôle », a mis en garde l’opposant.