L’Union européenne s’active pour créer un cadre juridique pour l’euro numérique d’ici la fin de 2025. Il s’agit de créer une version numérique de la monnaie unique européenne, qui serait complémentaire aux billets et pièces d’euro existants. Néanmoins, la route reste semée d’obstacles.
La Presse — Les ministres des Finances de l’UE tentent d’aboutir à un accord sur l’euro numérique avant la fin de 2025, mais plusieurs points complexes persistent.
Au cœur des débats figurent la confidentialité des données, la rémunération des prestataires de paiement, les limites de détention et l’impact sur les pays hors zone euro.
Tout au long de juillet, les négociations ont été intenses. La présidence danoise espère une position commune d’ici la fin de l’année, mais certains pays réclament des analyses techniques supplémentaires avant de franchir l’étape suivante.
Le ministre allemand Lars Klingbeil a insisté sur la nécessité d’un modèle de rémunération équitable et d’une protection élevée de la vie privée dès le lancement.
D’autres divergences concernent le rôle des pays non membres de la zone euro et la limite de détention de la nouvelle monnaie.
La Suède souhaite un système souple pour les banques hors zone euro, les Pays-Bas plaident pour une limite basse afin de réserver l’euro numérique à un usage de paiement, tandis que la Hongrie revendique son mot à dire sur son émission.
Expérimentation de différentes technologies
Luis de Guindos, vice-président de la BCE, a rappelé que le lancement dépendra du cadre juridique. Après adoption de la législation, la BCE décidera de la mise en œuvre, ouvrant une phase préparatoire de deux ans et demi. Il a souligné l’urgence de réduire la dépendance européenne aux fournisseurs américains, renforcée par le récent « Genius Act » aux États-Unis sur les stablecoins.
La BCE expérimente différentes technologies, incluant des blockchains publiques comme « Ethereum » ou « Solana ». Pour Anna Martin du Beuc, l’infrastructure doit être construite par des prestataires européens afin de préserver la souveraineté stratégique. Le Parlement européen tarde toutefois à avancer.
Le rapport initial de Stefan Berger, économiste et homme politique allemand, en février 2024 n’a jamais été voté, et son successeur, Fernando Navarrete, économiste et homme politique espagnol, n’a encore produit aucun progrès concret. La BCE exhorte les députés à accélérer le processus pour sécuriser la monnaie unique et préparer l’euro numérique, un outil clé pour renforcer l’autonomie financière de l’Europe.