Un conseil d’impulsion. Après les accolades et autres protocoles, Emmanuel Macron, Friedrich Merz et leurs ministres se sont réunis en séance plénière. Plus d’une heure de travail prolifique, puisque, dans la foulée, le président de la République et le Chancelier, dans une conférence de presse commune, ont présenté huit dossiers et vingt-sept projets concrets. Le fruit du travail des différents ministères depuis plusieurs mois, concrétisant les décisions politiques et destiné à « faire avancer l’agenda bilatéral et l’agenda européen de manière extrêmement pratique », a expliqué le chef de l’État.
« L’esprit de Toulon »
Ceci, a-t-il précisé, « pour plus de compétitivité et de productivité », mais aussi « pour améliorer notre sécurité européenne ». « Nous devons protéger notre liberté, notre sécurité et notre prospérité, a renchéri Friedrich Merz. Dans un monde dont l’ordre change de manière rapide et profonde, nous partageons la conviction qu’un partenariat franco-allemand fort, qu’une Europe forte et unie est notre meilleure réponse. C’est cela l’esprit de Toulon! »
Industrie, technologie, espace, intelligence artificielle, mais aussi marché du travail ou encore politique sociale: les sujets sur lesquels la France et l’Allemagne veulent avancer main dans la main sont nombreux. C’est ainsi qu’un sommet européen sur le numérique sera organisé conjointement le 18 novembre prochain à Berlin. En 2026, un sommet sur les questions de politique sociale et un autre sur l’espace devraient suivre.
Pour une paix juste et durable en Ukraine et à Gaza
Vingt ministres français et allemands se sont attablés autour d’Emmanuel Macron et de Friedrich Merz pour le 25e Conseil des ministres franco-allemand. Photo Frank Muller.
Les divergences, notamment sur l’énergie nucléaire, ont, elles, été, « remises à plat », toujours dans un objectif de convergence, mot répété à l’envi par Emmanuel Macron et Friedrich Merz.
Alors que le Conseil de défense et de sécurité franco-allemand devait se tenir quelques instants plus tard, le chef de l’État et le Chancelier allemand sont longuement revenus sur les crises internationales, Ukraine en tête. « Une paix juste et durable, a précisé le Président, est au cœur de notre agenda. Nous continuerons d’exercer la pression. » Et le chef du gouvernement allemand de confirmer: « Après Washington, nous avions l’espoir d’une rencontre entre le président russe et le président ukrainien, mais je ne peux que constater que les conditions de Vladimir Poutine ne sont pas acceptables. »
Situation à Gaza ou crise du nucléaire iranien, le couple franco-allemand regarde dans la même direction.
Turbulences françaises
Mais qu’en sera-t-il de cet élan si le gouvernement tombe après le 8 septembre, date à laquelle le Premier ministre François Bayrou doit engager sa responsabilité devant l’Assemblée nationale? Emmanuel Macron s’est d’abord dit convaincu que « le travail mené par le Premier ministre dans les prochains jours permettra de convaincre ». Il a ensuite balayé l’hypothèse de sa propre démission, souhaitée notamment par La France insoumise: « Le mandat qui m’a été confié par les Français, et par personne d’autre, est un mandat qui sera exercé jusqu’à son terme. »
Dans tous les cas, a encore précisé le président la République, « les feuilles de route que nous signons aujourd’hui avec les ministres engagent la France dans sa continuité ». Comme un contrat de mariage pour le couple franco-allemand célébré à Toulon.