L’annonce de la mort du chef du gouvernement des Houthis, Ahmad Ghaleb al-Rawhi et de plusieurs de ses ministres dans une frappe israélienne, a suscité la colère du chef des rebelles au Yémen, qui a menacé dimanche d’intensifier les attaques.
L’ONU a annoncé dimanche la détention d’au moins onze de ses employés au Yémen par les rebelles houthis qui mènent une campagne d’arrestations après la mort de leur premier ministre dans des frappes israéliennes.
L’annonce de la mort du chef du gouvernement des Houthis, Ahmad Ghaleb al-Rawhi et de plusieurs de ses ministres, a suscité la colère du chef des rebelles au Yémen, qui a menacé dimanche d’intensifier les attaques contre Israël.
«Au moins 11 membres du personnel des Nations Unies ont été arrêtés», a indiqué dans un communiqué l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, «condamnant la nouvelle vague d’arrestations arbitraires de membres du personnel des Nations Unies aujourd’hui à Sanaa et à Hodeïda par Ansar Allah» (nom officiel des Houthis, NDLR). Il a dénoncé «l’entrée par effraction dans les locaux des Nations unies et la saisie de biens appartenant à l’organisation».
Le secrétaire général de l’ONU a «condamné avec force» ces arrestations. Il a appelé à la «libération immédiate et inconditionnelle» des 11 employés ainsi qu’à celle «de tous les autres employés des Nations unies, d’ONG internationales et nationales, de la société civile et de missions diplomatiques qui sont arbitrairement détenus».
«Inacceptable»
Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait annoncé plus tôt l’arrestation d’un de ses employés à Sanaa par les rebelles houthis qui se sont emparés de la capitale yémenite en 2014 et contrôlent aujourd’hui une grande partie du pays.
«La détention arbitraire de personnel humanitaire est inacceptable. La sûreté et la sécurité du personnel sont essentielles à la réalisation d’un travail humanitaire vital», a ajouté le PAM. Une source de sécurité à Sanaa a pour sa part indiqué à l’AFP que sept employés du PAM et trois de l’Unicef avaient été arrêtés dimanche après une descente dans leurs bureaux.
Ahmad Ghaleb al-Rawhi est le plus haut responsable politique connu des Houthis à avoir été tué dans de tels raids depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas en octobre 2023. «Viser une réunion ministérielle avec plusieurs missiles est à la fois lâche et brutal», s’emporte auprès de l’AFP une habitante de Sanaa qui a requis l’anonymat.
«Attaque flagrante»
«Je suis effarée que certains célèbrent une telle violence, malgré nos différences, nous sommes tous les enfants du même pays», a-t-elle ajouté. Ali, un autre habitant qui a demandé à être identifié par son seul prénom, dénonce «une attaque flagrante, pas seulement contre des individus, mais contre la souveraineté de tout un pays».
Les rebelles yéménites contrôlent de vastes pans du pays en guerre depuis 2014, dont Sanaa, où ils ont installé leurs institutions politiques. Le pouvoir yéménite internationalement reconnu, chassé de Sanaa, a son siège à Aden, la grande ville du Sud.
L’assassinat de Ahmad Ghaleb al-Rawhi a déclenché une vague d’arrestations dans les territoires sous contrôle des Houthis. Samedi, une source de sécurité yéménite a déclaré à l’AFP que les Houthis avaient arrêté à Sanaa, Amran (Nord) et Dhamar (Sud-Ouest) des dizaines de personnes, «soupçonnées de collaboration avec Israël».
L’ONU avait annoncé fin janvier que huit de ses salariés au Yémen avaient été arrêtés par les rebelles houthis, qui détiennent déjà des dizaines d’employés des Nations unies et de plusieurs organisations humanitaires depuis juin 2024.