Et si vous achetiez un jeu de société conçu par un Girondin ? C’est l’espoir d’Éric Goffinon. Ce militaire et habitant de la banlieue de Bordeaux est sur le point de lancer sa propre idée : « C’est génial de voir son projet réalisé », commente-t-il.
La consécration d’une passion (les jeux) et de son métier. L’homme aujourd’hui âgé de 52 ans a été, par le passé, pilote d’hélicoptère dans l’armée, en Gironde. En 2015, il passe par l’École de guerre pour intégrer l’État-major. En 2022, il a l’idée d’un jeu qui serait basé sur le combat aérien, ce que l’on appelle les « wargame » (jeux de guerre). « J’en ai parlé à l’armée et ils m’ont dit qu’ils m’aideraient à faire un prototype. »
Chacun son armée
Ainsi commence l’aventure de Comao, un terme militaire qui désigne un raid aérien avec plusieurs types d’aéronefs. Le principe est simple : il y a deux camps, où chaque joueur peut incarner une armée (russe, française, américaine, chinoise). Au tout début, chacun se fixe un objectif secret à atteindre d’ici à la fin de la partie, avec un nombre d’avions limité. Ensuite, place aux combats, où l’on peut entraver la progression de son adversaire.
« On est vraiment dans de l’affrontement dans le ciel, détaille Éric Goffinon. Le jeu permet de découvrir toutes les subtilités de la guerre aérienne moderne. Cela fait appel à de la stratégie, puisqu’il faut calibrer le nombre et le type d’avions, le type d’armes qu’ils peuvent embarquer… Il y a énormément d’options. »
Une des spécificités est le plateau de jeu, qui présente beaucoup d’informations, comme dans un cockpit d’avion très réaliste. Un petit plus qui doit permettre l’immersion des joueurs. « On a déjà fait une centaine de parties tests et les retours sont excellents, assure le concepteur. Les passionnés de wargame adorent, les autres peuvent y aller plus progressivement. »
« Là, le terrain, c’est le ciel, et ça donne une dimension particulière »
Durant les trois ans de développement, le militaire a travaillé avec Jocus, une maison d’édition de jeux bordelaise. « Très peu de jeux se concentrent sur le combat aérien », souligne Jean-Pierre Nicolas, l’éditeur. « Là, le terrain, c’est le ciel, et ça donne une dimension particulière. »
Une campagne de financement sera ouverte en septembre et le lancement devrait être réalisé en février 2026. Comao sera disponible entre 90 et 100 euros. Pour l’auteur, c’est une satisfaction : « L’aspect économique, je ne m’en moque pas, mais presque. L’important, c’est que je suis allé au bout de mon idée et que je puisse partager mon jeu avec le plus grand nombre possible. »
L’Otan entre en jeu
Et surtout, le jeu 100 % made in Gironde pourrait trouver une vie à l’internationale : « L’armée a prévu de proposer le jeu pour enseigner le combat aérien dans ses écoles, confie Éric Goffinon. Comme le monde des militaires est un petit milieu, il y a aussi des pays intéressés, comme l’Égypte, l’Inde et même l’Otan. Ça ouvre beaucoup de portes ! »
Chaque partie durant entre une heure trente et deux heures trente, Monsieur et Madame Tout-le-monde pourront aussi pénétrer intensément dans le monde des avions militaires.